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Les "robots de soins" se multiplient au Japon

Au Japon comme ailleurs les années filent, vite, mais ici plus qu'ailleurs la population vieillit rapidement, posant nombre de problèmes sociaux que les Nippons ont tendance à vouloir résoudre par la technique, un de leurs domaines de prédilection.

C'est ainsi que des entreprises de divers secteurs, comme les constructeurs d'automobiles Toyota et Honda, investissent dans la recherche et le développement de robots pour les soins médicaux des personnes âgées ou plus ou moins valides.

Toyota ambitionne de contribuer à la réalisation d'une société dans laquelle tout le monde puisse s'épanouir et mener une vie heureuse. Dans cet objectif, nous développons depuis 2007 des "robots partenaires" pour offrir un nouveau style de vie dans lequel les humains sont soutenus dans leurs activités quotidiennes », expliquait début novembre le premier groupe d'automobiles japonais. Toyota s'est fixé comme but de créer des automates pour quatre grands domaines : la mobilité personnelle, l'aide à la fabrication de produits en usine, le soutien aux tâches domestiques et enfin les soins aux personnes.

Début novembre, il a montré pour la première fois les quatre premiers prototypes d'engins entrant dans cette quatrième catégorie et pour laquelle les recherches robotiques sont fortement encouragées par les pouvoirs publics.

Le premier appareil ressemble à une jambière robotique dotée de capteurs et moteurs qui assistent et soutiennent le mouvement d'un membre inférieur pour permettre à des personnes quasi handicapées de se déplacer seules. Ce prototype rappelle un peu l'exosquelette HAL conçu, fabriqué et vendu par la jeune société Cyberdyne, un modèle qui est d'ailleurs déjà réellement employé dans diverses maisons de soins. Toyota teste pour sa part le sien dans un hôpital appartenant au groupe ainsi que dans un autre établissement partenaire.

Le deuxième robot est un système complémentaire qui permet de faire faire des exercices de marche pour la rééducation notamment, grâce à un dispositif informatique qui synchronise le mouvement d'un tapis à celui de la jambière, l'ensemble s'adaptant progressivement aux capacités de la personne au fur et à mesure qu'elle progresse dans son apprentissage.

Le troisième sert, lui, à l'entraînement au maintien debout d'un individu. Il est notamment destiné aux personnes âgées qui peinent à conserver le sens de l'équilibre et la position du centre de gravité. L'engin ressemble un peu à un Segway associé à un écran vidéo qui présente un jeu dont le but est de maintenir debout le personnage principal ou de le déplacer dans un espace déterminé, le tout en balançant légèrement son corps dans le sens du mouvement désiré. Le fait d'avoir recours à un exercice ludique permet de motiver les personnes pour aller un stade plus loin, souligne un ingénieur de Toyota.

Le quatrième robot enfin est destiné à faciliter le transfert d'un patient du lit aux toilettes ou vers un autre emplacement, sans doute l'une des tâches les plus délicates qu'aient à accomplir les personnels de soins. Il s'agit de l'engin le plus étonnant des quatre présentés. Il est assez difficile à décrire, mais il ressemble un peu à un gros scooter sans la partie arrière. L'aide soignant l'approche par l'arrière au bord du lit. Le patient vient plaquer son corps contre ce qui ressemble à un gros guidon. Des accoudoirs se positionnent sous ses bras et soulèvent progressivement son corps. L'engin est ensuite un peu éloigné du lit avant qu'un siège ne vienne se placer sous les fesses du patient. Il peut ensuite se déplacer automatiquement.

Ce prototype est assez voisin d'un modèle conçu par une équipe de chercheurs en technologies pour robots Veda Center et la firme spécialisée nippone Tmsuk. Leur véhicule unipersonnel intelligent pour handicapé, présenté en 2009, est en fait l'inverse d'un fauteuil roulant et résout ainsi nombre de problèmes. Ressemblant aussi à une sorte de scooter écourté futuriste, il permet à une personne à mobilité réduite de se hisser dessus par l'arrière, en se faisant glisser sur le siège à hauteur ajustable. Elle plaque ensuite son buste contre une plaque de maintien, s'arrime à un guidon et peut diriger, via une manette latérale, ce moyen de locomotion électrique.

« Le plus pénible pour le personnel de soin est de transférer une personne handicapée du lit au fauteuil ou de ce dernier aux toilettes », explique Shinichiro Takasugi, spécialiste de rééducation au centre hospitalier universitaire de Kyushu. « Avec ce nouveau véhicule, les manipulations nécessaires sont réduites de moitié », assure-t-il. L'utilisateur peut aussi aller aux toilettes en reculant et abaisser le siège de son véhicule à hauteur de la cuvette pour s'y glisser avec aisance.

Cet engin appelé Rodem, a aussi vocation à "normaliser" la vie des handicapés en leur redonnant une liberté de déplacement et une autonomie perdues. « Quelque effort de design que l'on fasse sur un traditionnel fauteuil roulant, il garde l'image d'un outil pour une personne dégradée », déplore M.Takasugi. Dès lors, un moyen de locomotion moderne, également destiné à la mobilité des personnes valides, réduit ce complexe, selon ce spécialiste. Avant de commercialiser un modèle de base, « nous devons penser à plusieurs options pour adapter le véhicule aux différents types d'utilisateurs en fonction de leur degré de validité », nous déclarait mi-2009 le roboticien Hirokai Kitano.

Les versions les plus élaborées devraient être dotées de systèmes médicaux qui suivent l'état du passager durant ses déplacements, de commandes vocales, d'un dispositif de géolocalisation et autres fonctions pour le rendre plus intelligent et en faire vraiment un robot-automobile.

Clubic

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