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Robomania au Japon

Robot-concierge, robot-chien, robot-chat, robot-médecin, robot-aide ménagère ... toutes ces machines futuristes existent déjà au Japon et sont sur le point de faire irruption dans la vie quotidienne. Loin d'y voir une soumission inquiétante de l'homme à la machine, les Japonais en redemandent ! Ils y croient, et les industriels parlent même avec une grande excitation d'une nouvelle industrie, créatrice de milliers d'emplois. La passion des robots n'est pas nouvelle chez les Japonais. Les concours de robots entre universités ont toujours été très populaires. Mais grâce aux progrès de l'électronique grand public et de la miniaturisation, le robot est de moins en moins "une machine sans âme" destinée aux laboratoires. "Le robot convivial, à visage humain, est quelque chose de complètement nouveau", s'enthousiasme Shigeoki Hirai, du laboratoire d'électronique-robotique ETL qui dépend du Miti (ministère du Commerce extérieur et de l'Industrie). "Il est complètement différent du robot industriel car sa cible est l'être humain." Les industriels nippons de l'électronique et de la mécanique s'y mettent tous : Honda prépare un humanoïde sachant marcher sur ses deux pieds ; Sony vient de lancer le robot-chien qui s'arrache sur l'Internet (lire ci-dessous) ; Matsushita développe des robots-infirmiers ; NEC s'apprête à lancer son fameux R100 qui reconnaît les visages ; Omron a mis au point un chat mécanique qui ronronne ; Fuji Heavy Industries enfin vient de développer avec une société de surveillance un robot-concierge promis à un bel avenir. Les industriels japonais visent en fait deux marchés de masse : celui des loisirs et celui des personnes âgées ou handicapées. Matsushita, par exemple, a mis au point un robot en forme de grosse peluche dans lequel se cache un assistant médical qui fonctionne avec un système d'autodiagnostic. Lorsque son propriétaire mesure sa tension, par exemple, et qu'elle est trop élevée par rapport à son dossier médical en mémoire, le robot peut appeler l'hôpital. "Les robots vont rendre de plus en plus de services aux personnes dépendantes", affirme le professeur Kazuo Tanie, directeur du département de robotique du Mechanical Engineering Laboratory (MEL). Il imagine par exemple qu'une armée de robots pourra, dans un avenir proche, servir les plateaux-repas dans les hôpitaux ou dans les maisons de retraite à la place des infirmières ! "Pour un Européen, cette perspective est absolument effrayante, remarque un scientifique européen basé à Tokyo, mais les Japonais sont paniqués par le vieillissement de la population et cherchent à y faire face par tous les moyens. Les programmes de recherche japonais bénéficient d'ailleurs presque automatiquement de subventions dès qu'ils intègrent dans leur champ d'investigations un aspect vieillissement !"

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