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Le "riz d'or" pourrait révolutionner la nutrition dans les pays en développement

Derrière deux épaisses portes blindées, un chercheur indien met au point dans un laboratoire philippin un "riz d'or", dopé en nutriments et protéines, qui pourrait sauver l'humanité, selon lui, mais qui est qualifié de "Frankenstein transgénique" par ses détracteurs.Le débat sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) "n'a pas de sens", lance le biotechnologiste Swapan Datta. Le "riz d'or" sur lequel il travaille depuis des années, qui est en effet d'une couleur légèrement jaune, "n'a jusqu'à présent provoqué aucun effet secondaire", assure-t-il depuis son laboratoire de l'Institut international de recherche sur le riz (IRRI). L'Asie et l'Afrique, qui consomment la moitié de la production du riz de la planète, pourraient de toute façon "vouloir accepter certains risques que les pays développés ne sont pas prêts à prendre", ajoute Ronald Cantrell, le directeur général américain de l'IRRI. "Beaucoup de gens dépensent encore jusqu'à 40% de leurs revenus pour acheter du riz, pas pour des légumes, pas pour de la viande, pas pour l'éducation, pas pour les voyages, pas pour le médecin", lance l'économiste de l'IRRI, David Dawe. Le "riz d'or" est né après dix ans d'efforts faits par l'IRRI, le secteur privé et des institutions scientifiques nationales. D'un point de vue scientifique, c'est un petit miracle de la biotechnologie, explique l'IRRI. La substance bêta-carotène, que le corps transforme en vitamine A, est présente dans l'enveloppe du riz mais pas dans la graine quenousconsommons. L'Institut a "fait migrer" le gène responsable du bêta-carotène dans la graine. Les scientifiques ont également clôné le gène du soja pour l'innoculer au riz afin d'en augmenterle taux de fer. Ces mesures, et d'autres plus techniques, ont créé un "super-riz" dopé en vitamines et minéraux essentiels pour la santé des êtres humains, assureM.Datta, qui précise que le produit sera disponible en Asie dans trois ou quatre ans, une fois que les gouvernements auront adopté les règlements nécessaires sur la biosécurité. Il pourrait alors avoir un "impact immense" sur la nutrition de la population asiatique, qui mange du riz au moins deux fois par jour, ajoute-t-il. L'amélioration de cette graine cultivée depuis plus de 6.000 ans pourrait ainsi pallier la baisse des aides alimentaires mondiales provoquées par les coûts de la reconstruction en Irak et en Afghanistan, assure l'Institut. "Nous avons de nouveaux outils moléculaires qui vont nous permettre de manipuler des germes qui autoriseront des changements significatifs dans la qualité des protéines, dans la structure des glucides, dans leur type... toutes sortes de changements", exhulte M. Cantrell. "Nous sommes sur le point de réaliser des transformations dont nous ne pouvions jusqu'à présent que rêver".

AFP : http://fr.news.yahoo.com/031130/202/3ivj6.html

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