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Risque de pluies diluviennes à cause de l'effet de serre

Selon une étude anglo-suédoise, l'effet de serre pourrait se traduire dans les cent ans qui viennent par un risque accru -jusqu'à cinq fois supérieur à aujourd'hui- de pluies intenses l'hiver en Europe, et en été sur l'Asie des moussons. Tim Palmer, du Centre européen d'étude sur le climat de Reading (GB) et Jouni Räisänen du centre suédois Rossby Centre ont appliqué une méthode statistique à 19 modèles climatiques. Cette méthode, qui retient les épisodes de pluies exceptionnelles au-delà d'un "seuil de danger", rend mieux compte de phénomènes extrêmes que les moyennes de précipitations qui "lissent" les extrêmes, soulignent les auteurs. Leur approche est complémentaire des études conduites par les chercheurs du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'étude du climat (IPCC). L'IPCC table sur une hausse moyenne des températures comprise entre 1,4 à 5,8 degrés en moyenne sur le siècle, et une pluviosité accrue au nord de l'Europe. Selon l'étude coordonnée par Tim Palmer, le changement climatique aura pour effet de multiplier par cinq la probabilité d'hivers exceptionnellement pluvieux en Europe du nord et en Europe centrale. Concrètement, un hiver pluvieux qui s'est produit au 20e siècle tous les 50 ans statistiquement (soit une probabilité de 2% par an) pourrait revenir au 21e siècle tous les dix ans, voire tous les huit ans sur de grandes parties d'Europe du nord et du centre. C'est au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, au Danemark et dans le nord de l'Allemagne que la probabilité d'événements exceptionnels s'accroît le plus. Dans le sud de la France, le probabilité double de 2% à 4%, soit un fort épisode pluvieux tous les 25 ans. La probabilité de pluies exceptionnelles en Asie dans la région des moussons est également multipliée par 5. Le Bangladesh, déjà menacé par la montée probable du niveau de la mer, risque des inondations dévastatrices, du fait de pluies trois fois plus fréquentes qu'aujourd'hui. Ce type d'étude peut éclairer les autorités dans des décisions d'investissements lourds (prévention des inondations, infrastructures), face à des événements rares tels que les inondations, mais très coûteux pour la collectivité. En France, après un hiver et un printemps 2001 très arrosés, les sols sont saturés d'eau et les premières pluies intenses risquent d'entraîner de nouvelles inondations dans la Somme, mais aussi dans l'Est et à Paris.

Nature du 31-01-01 :

http://www.nature.com/nsu/020128/020128-7.html

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