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Risque accru de cancer du sein même avec un traitement court de la ménopause

Le traitement combiné hormonal de la ménopause comporte un risque accru de cancer du sein même lorsqu'il est prescrit sur une courte durée, inférieure à deux ans, selon une étude sur près de 55.000 Françaises publiée dans l'International Journal of Cancer. Toutefois avec certaines combinaisons hormonales, le risque ne serait pas augmenté, révèle l'étude. L'étude E3N (étude épidémiologique de femmes de la Mutuelle générale de l'éducation nationale), confirmant l'augmentation du risque de cancer du sein parmi les utilisatrices des traitements hormonaux substitutifs (THS), prend en compte les traitements courts, inférieurs à 2 ans notamment, leur composition et la voie d'administration. Chez les femmes sous THS, le risque de développer un cancer est globalement augmenté de 20 % par comparaison aux femmes qui ne suivent pas ce type de traitement. "Ce risque existe même lorsque la durée de prescription ne dépasse pas deux ans", soulignent les auteurs. "Lorsque l'oestrogène est associé à un progestatif de synthèse, le risque de cancer du sein est augmenté de 40 % et ce, indépendamment de la voie d'administration de l'oestrogène (gel, timbres ou "patchs", voie orale)", commente Françoise Clavel-Chapelon (Inserm, Institut Gustave-Roussy, région parisienne), responsable de l'étude. "Mais quand les oestrogènes sont combinés avec de la progestérone micronisée (principe actif de structure semblable à celle de l'hormone naturelle), le risque ne semble pas être augmenté", souligne-t-elle. "Ce résultat inédit reste à confirmer pour des durées de traitement supérieures à 4 ans", poursuit-elle.

Le THS, introduit en France en 1960, avait été paré de toutes les vertus. Mais la parution de deux études anglo-saxonnes, l'une américaine, l'autre anglaise, concluant à un accroissement du risque d'avoir un cancer du sein, mais aussi des accidents cardio-vasculaires (infarctus, attaques cérébrales, ou bouchons veineux) alors que les médecins croyaient à un effet cardio-protecteur des THS, a conduit à plus de prudence. Cette prudence avait amené à recommander des traitements de courte durée. Cependant, le THS de ces études différait des formules prescrites en France. Le THS consiste à remplacer les deux hormones (l'oestrogène et la progestérone) dont la production cesse au moment de la ménopause. Il vise à soulager les troubles (bouffées de chaleur, insomnie...) qu'éprouvent certaines femmes à cette période de la vie.

Inserm

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