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Régénérer le cerveau par des greffes de neurones : une nouvelle avancée

On sait à présent que l'implantation dans une région lésée du cerveau de cellules cérébrales immatures entraîne une réparation du tissu cérébral. Cette découverte est d'autant plus importante que, à la différence de certains autres organes, l'encéphale a des capacités d'autoréparation extrêmement limitées. Aujourd'hui, les chercheurs viennent de franchir une nouvelle étape en déterminant le moment idéal pour que cette transplantation donne les meilleurs résultats.

L'équipe Inserm d'Afsaneh Gaillard (Laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques, Université de Poitiers) avait déjà montré, il y a dix ans, que le cerveau de souris adultes pouvait être réparé par une transplantation de cellules nerveuses et immatures, de même nature que celles du tissu lésé (en l'occurrence le cortex moteur). Une fois sur place, ces cellules nerveuses pouvaient non seulement s'intégrer dans les réseaux de neurones existants et survivre, mais aussi reconstruire les voies endommagées, et donc en permettre une amélioration fonctionnelle. « Ces résultats, qui ont tout d'abord suscité l'incrédulité, ont été confirmés sur d'autres espèces animales par la suite », précise le communiqué de l'Inserm.

En mars 2015, Afsaneh Gaillard et son équipe se faisaient remarquer par une publication dans la revue Neuron : « Nous sommes les premiers au monde à montrer que l'on peut réparer du cortex, en l'occurrence du cortex visuel », avait alors expliqué le chercheur. L'expérience avait consisté à greffer des neurones obtenus à partir de cellules souches embryonnaires cultivées in vitro. Des connexions se sont progressivement formées. En stimulant l'œil des souris, les chercheurs ont vu les neurones greffés s'activer.

Deux mois plus tard, une équipe de l'Université de Californie, à Irvine, décrivait dans la même revue d'autres résultats spectaculaires : le cerveau de souris adultes "rajeunit" grâce à la greffe de neurones issus d'embryons provenant de la même espèce. Et, grâce à cette transplantation, les rongeurs adultes qui souffraient d'un déficit visuel recouvrent une vue normale. Afsaneh Gaillard et son équipe viennent de franchir un nouveau cap en montrant que la transplantation est beaucoup plus efficace si elle est réalisée une semaine après la lésion (et non immédiatement après, comme cela se pratiquait jusqu'à présent).

La vascularisation du greffon est alors plus importante, le nombre de neurones survivants est supérieur et les projections vers les zones cibles beaucoup plus rapides et nombreuses. Enfin, l'étendue de la réparation du tissu est nettement plus importante et la récupération fonctionnelle plus complète. « L'existence d'un délai avant la greffe donnerait le temps de préparer les neurones nécessaires à la transplantation, que ce soit à partir de cellules fœtales ou de cellules somatiques du patient reprogrammées », se réjouit Afsaneh Gaillard, qui envisage des perspectives à moyen terme pour les patients.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

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