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Réduire le recours aux pesticides et engrais de synthèse en utilisant des légumineuses comme « plantes compagnes »

La transition vers une agriculture durable et plus respectueuse de l'environnement passe notamment par la mise en œuvre de pratiques nouvelles, suceptibles de limiter le recours aux intrants de synthèse (pesticides et engrais). Parmi ces pratiques, l’association d’une culture de rente avec une plante de couverture non récoltée appelée « plante compagne » s’est révélée efficace pour lutter contre les mauvaises herbes.

Cependant, si les « plantes compagnes » entrent en concurrence avec les mauvaises herbes vis-à-vis de la lumière, des nutriments et de l'eau, elles peuvent également concurrencer la culture de rente. Les espèces associées doivent donc être choisies et conduites avec soin. Analysant les données de 34 articles scientifiques internationaux, des chercheurs de l’Inra ont quantifié les effets des « plantes compagnes » sur la régulation des mauvaises herbes et les rendements des récoltes et analysé leurs sources de variabilité.

Ils ont ainsi examiné différents systèmes de cultures impliquant une culture commerciale annuelle associée à celle d’une légumineuse compagne (non-récoltée) soit pas moins de 476 combinaisons site × année × espèces de plantes cultivées × espèces de « plantes compagnes » qui ont été comparées à des témoins sans « plante compagne », dans des systèmes désherbés et non-désherbés.

Ils ont analysé l’effet de trois variables, le type de culture de rente (céréales à paille, maïs ou autres), le type de semis (semis de la culture dans un couvert vivant de « plantes compagnes », semis synchronisé des différentes espèces ou semis des « plantes compagnes » directement dans la culture en relais) et le chevauchement entre les périodes de croissance des plantes de la culture de rente et les « plantes compagnes ».

Les scientifiques de l’Inra ont ainsi montré qu’en considérant l’ensemble des situations expérimentales, les « plantes compagnes » diminuent la biomasse de mauvaises herbes de 56 % par rapport à un traitement témoin non désherbé et de 42 % par rapport à un traitement désherbé, sans qu’un effet significatif sur les rendements n’ait pu être démontré.

La mise en place d’une culture avec une « plante compagne » a réduit la biomasse des mauvaises herbes et augmenté le rendement de la culture de rente par rapport aux traitements témoins non désherbés ou désherbés, respectivement dans 52 % et 36 % des situations. Une biomasse supérieure de mauvaises herbes associée à un rendement plus faible a été observée dans seulement 13 % et 26 % des cas, respectivement.

Tous les types de culture de rente et types de semis bénéficient de ces avantages, mais avec des effets plus importants et plus significatifs pour les comparaisons à des traitements non désherbés. Les avantages de l’association d’une culture avec une « plante compagne » sont particulièrement marqués pour le maïs, avec des rendements supérieurs de 37 % à ceux des traitements témoins non désherbés. Les autres variables explicatives testées n'ont pas eu d'effet significatif sur le contrôle des mauvaises herbes.

Ainsi, à la faveur de cette méta-analyse, il apparaît que l'utilisation d’espèces légumineuses utilisées en « plantes compagnes » de cultures de rente améliore globalement le contrôle des mauvaises herbes sans réduire le rendement des cultures, par rapport à des témoins non désherbés.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

INRA

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