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Réduire les déchets ménagers grâce à l'électronique

Depuis le début de l’année, un certain nombre de communes ont mis en place un système de redevance incitative : « plus on trie, moins on paye ». La démarche consiste à relever pour chaque foyer le nombre de levées de leur bac à ordures ménagères, et d’y appliquer un tarif variable. Malgré quelques réticences, cette redevance connaît un franc succès.

La loi Grenelle II prévoit la mise en place d’une tarification incitative à partir de 2015 sur les déchets ménagers. Encouragé par l’Ademe (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), le principe est de faire économiser de l’argent à ceux qui trient le plus, avec pour objectif de réduire la quantité de déchets ménagers résiduels (qui ne se recyclent pas) de 7 % au niveau national, et de favoriser le tri. Résultat : la quantité de déchets non recyclés a fortement diminué dans ces communes qui ont décidé d’anticiper l’obligation.

Le Smirtom du Saint-Amandois (Syndicat Mixte Intercommunal de Ramassage et de Traitement des Ordures Ménagères du Cher) a mis en place le système en 2009, pour un lancement dès 2010, afin de tester le potentiel de cette redevance, et le pari est réussi ! Le dépôt d’ordures ménagères résiduelles des 59000 habitants est passé de 245 kg/habitant/an en 2009 à 145 kg/habitant/an en 2010.

Chaque foyer s’est vu remettre un nouveau bac à ordures ménagères disposant d’une puce électronique, ce qui permet de comptabiliser le nombre de levées. Ainsi, le ramassage des ordures est facturé en partie en fonction du nombre d’enlèvements des déchets par les camion-bennes. Pour les conteneurs des points d’apports volontaires, ceux-ci s’ouvriront à l’aide d’une clé électronique.

Un des inconvénients : la nouvelle collecte des déchets se fait « porte à porte ». Cela revient donc plus cher, mais ce système est rapidement amorti par les économies faites sur les prestations de service. Comme le souligne Jean-Baptiste Merchier, directeur de la Smirtom, moins de camions sont nécessaires, et les déchets sont valorisés à plus grande échelle.

Les effets positifs se font rapidement ressentir. Au-delà de la réduction drastique des déchets ménagers résiduels, les usagers trient et compostent plus. « Tout a mécaniquement diminué : le poids des ordures, le tonnage enfoui, le nombre de bennes nécessaires au ramassage » peut-on lire sur la page Internet du Grenelle de l’Environnement.

Mis à part les réticences au lancement de la redevance, accompagnées de quelques dépôts sauvages, la démarche a finalement bien été acceptée. Grâce à ce système « un couple avec un enfant qui opte pour un nombre minimum de levées de son bac peut économiser 45 euros par an ». Par ailleurs, il y a une réelle « prise de conscience collective » de l’importance du tri pour la sauvegarde de notre environnement.

Le département du Cher n’est pas le seul à avoir intégré une démarche de tarification incitative. En Bretagne, la commune de Questembert a également mis en place depuis le début de l’année un système de facturation au nombre de levées. Le journal Le Télégramme rapporte que la quantité de déchets a été réduite de 38 %. Le Pays de Fouesnant, très en pointe sur les questions liées à la protection de l’environnement, a également mis en place un tel système dans le Finistère. Preuve du succès du système : de nombreuses autres régions ont opté pour la démarche.

Sequovia

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  • SE

    20/08/2012

    Ce système de tarification a malheureusement un très gros defaut que vous ne mentionnez pas et auquel il faut trouver des solutions: pour payer moins, un certain nombre d’usagers mettent leurs dechets dans de grands sacs qu’ils jettent dans des décharges sauvages. Quand elles sont en ville et visibles de tous, ces décharges sauvages sont nettoyées, mais à la campagne non. Les sacs sont éventrés par des animaux ou autres, et toutes les ordures se repandent et polluent le milieu environnant parfois très fortement. Que faire pour pallier cela? Il faudrait sans doute trouver des solutions pour identifier les auteurs des déversements en décharges sauvages, et pouvoir agir. A moins que d'autres moyens ou idées existent pour éviter cela...

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