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Recul des glaciers alpins : d'abord moins de neige, puis des étés plus chauds

Le recul généralisé des glaciers alpins depuis 150 ans serait dû à une diminution de plus de 25% des chutes hivernales de neige, tandis que la hausse des températures n'a surtout affecté ces glaciers que depuis la décennie 1980, selon une étude rendue publique mardi par le CNRS. Cette étude des glaciologues du CNRS-Université de Grenoble et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich "résout le paradoxe du recul des glaciers, survenu à une époque où les températures estivales restaient stables", explique à l'AFP Christophe Vincent, l'un des chercheurs français.

Les glaciers alpins, entre les années 1550 et 1850, ont connu une période de forte extension que l'on nomme le "Petit Age de Glace" : la Mer de Glace s'étendait 1,8 km plus en aval, et atteignait le village des Bois dans la vallée de Chamonix. Quant au glacier d'Argentière, avec 1,4 km supplémentaire, il venait mourir au pied du village d'Argentière. "Le paroxysme de l'épisode de progression des glaciers alpins s'est produit entre 1760 et 1830, en contradiction avec l'évolution sur la même période des températures d'été, lesquelles étaient supérieures à la moyenne de celles du 20ème siècle, phénomène qui aurait dû conduire à une perte de volume des glaciers", fait remarquer Christophe Vincent.

L'étude établit que cette avancée de 1760 à 1830 est en réalité survenue consécutivement à une hausse des précipitations hivernales (supérieures d'au moins 25 % par rapport à la moyenne du 20ème siècle). Le phénomène inverse s'est ensuite produit à partir de 1830-1850 : le recul des glaciers a donc résulté d'une diminution des précipitations hivernales d'au moins 25 %, et non pas d'un réchauffement. En effet, les températures d'été demeuraient stables et plus froides que durant les décennies précédentes. "L'effet du réchauffement estival ne devient visible qu'à partir du début du 20ème siècle. Depuis, les fluctuations des glaciers alpins sont principalement liées à l'évolution des températures d'été dans les Alpes", selon le CNRS.

Pour parvenir à ces conclusions, les glaciologues ont déterminé les variations de volume de quelques glaciers français, suisses et autrichiens au cours des deux derniers siècles, en se servant de cartes anciennes. Pour les compléter, ils ont utilisé un modèle d'écoulement de la glace, tenant compte des positions maximales des moraines (les accumulations de pierres transportées et déposées au front du glacier). Ensuite, ces variations de volume ont été simulées à l'aide des températures observées depuis 1760 et de différents scénarios de précipitations.

CNRS

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