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Le réchauffement provoque davantage d'émissions de gaz carbonique à l'automne

Les écosystèmes sont plutôt arrangeants : ils absorbent environ la moitié du dioxyde de carbone (CO2) issu de la combustion des ressources fossiles. Connaître leur réaction aux changements climatiques en cours et savoir s'ils seront plus ou moins efficaces dans ce rôle d'éponge à CO2 revêt donc une importance cruciale pour affiner les prévisions du réchauffement dans les prochaines décennies.

Certains écosystèmes terrestres, comme les forêts, sont réputés bénéficier de l'augmentation moyenne des températures et absorber globalement plus de carbone. Des travaux publiés jeudi 3 janvier dans la revue Nature viennent compliquer ce tableau. Sous l'effet du réchauffement, les forêts de l'hémisphère Nord ont ainsi tendance à émettre du CO2 de plus en plus tôt dans l'année.

Pour comprendre, il faut savoir qu'en fonction des saisons, ces écosystèmes émettent ou absorbent du carbone. Deux phénomènes entrent en effet en compétition : la photosynthèse, qui fixe le carbone, et la décomposition de la matière organique des sols, qui en relâche. Au cours du printemps, la forêt entre dans une période où elle absorbe du carbone. A l'automne, la transition inverse se produit, et l'écosystème dans son ensemble devient émetteur de CO2.

Selon les chercheurs, cette transition intervient de plus en plus tôt, en raison du réchauffement de la saison automnale. Le décalage de la transition se fait "à un rythme d'environ un quart de jour par an depuis une quinzaine d'années", selon Philippe Ciais (Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement), coauteur de l'étude.

"Ce n'est pas un résultat très intuitif, poursuit le chercheur. En effet, lorsque les automnes sont chauds, les feuilles demeurent vertes plus longtemps et on aurait pu penser que la photosynthèse, renforcée, ait ainsi pu prendre plus longtemps le pas sur la décomposition de la matière organique." Ce n'est donc pas le cas. Selon Philippe Ciais, "le réchauffement d'automne étant plus marqué en Amérique du Nord qu'en Eurasie, on peut spéculer que d'ici une dizaine d'années, les régions nord-américaines seront parmi les plus vulnérables à des pertes de CO2".

LM

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