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Réchauffement climatique : hors de la taxe carbone, point de salut

Réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère passe nécessairement par la création d'une taxe carbone, juge James Hansen, climatologue de la Nasa. L'équation est simple, rappelle le scientifique américain : si l'humanité consomme toutes les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) à sa disposition, elle va droit à la catastrophe. Pour modifier les comportements en profondeur et ainsi réduire drastiquement les quantités de CO2 émises dans l'atmosphère, il faut les taxer, vite et fort, estime-t-il. "La taxe carbone est le mécanisme qui permet de rendre un accord international efficace à l'échelle mondiale dans un délai très court", explique M. Hansen à l'AFP, en marge d'une réunion d'experts à Copenhague.

Pour ce spécialiste du climat, si les négociations internationales -qui s'articulent autour d'un "marché du carbone" où s'échangent des permis d'émission de CO2 (ou "droits à polluer")- ne sont pas fondamentalement repensées, elles seront vaines. "S'il s'agit d'un marché carbone, je préférerais qu'aucun accord ne soit conclu à Copenhague et qu'on prenne une ou deux années de plus", lâche M. Hansen, l'un des premiers climatologues à avoir tiré la sonnette d'alarme dans les années 80 en témoignant avec force devant le Congrès américain.

"Le problème du marché carbone est que cela prend des années à négocier, que vous faites des compromis de toutes sortes, et que cela ne fonctionne pas", explique-t-il. Son analyse prend un relief particulier au moment où, sur le marché européen du carbone, le prix de la tonne de CO2 s'effondre en raison de la crise économique, mettant crûment en lumière ses limites. Devant plusieurs centaines de spécialistes du climat rassemblés à Copenhague, l'économiste américain William Nordhaus, de l'université de Yale, lui a donné un écho remarqué.

Qualifiant le marché carbone d'"inefficace", il a lancé : "il est préférable de changer maintenant, et de le remplacer rapidement par une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre". Selon M. Hansen, cette denière pourrait être facilement mise en place. "Vous pouvez commencer avec l'UE les Etats-Unis et la Chine. cela serait suffisant", explique-t-il, jugeant que les autre pays seront rapidement contraints de suivre.

MS

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