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Le réchauffement climatique expliquerait l'intensité des cyclones

Le réchauffement climatique pourrait expliquer une plus grande intensité des cyclones en faisant monter la température à la surface des océans, selon deux études scientifiques publiées aux Etats-Unis, à la veille du début de la saison des cyclones. Cette thèse est l'objet depuis longtemps d'une controverse dans la communauté scientifique.

Ces deux nouvelles études tendent à établir une étroite relation entre l'intensité cyclonique et le réchauffement de l'atmosphère due à l'accumulation des gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2), tout en soulignant que ce réchauffement n'explique pas tout.

"Il apparaît qu'il y a une forte relation historique entre les variations de température à la surface de l'océan atlantique et l'activité cyclonique tropicale, depuis le 19e siècle", indiquent Michael Mann, professeur associé de météorologie à l'université de Pennsylvanie (est) et Kerry Emanuel, professeur de sciences atmosphériques au MIT (Massachusetts institute of technology) près de Boston (nord est), dans une étude devant être publiée dans la revue EOS de la Société de géophysique américaine.

Mais "la cause de l'augmentation des températures à la surface de l'océan demeure une question ouverte", soulignent cependant ces deux chercheurs dans un communiqué de l'université de Pennsylvanie.

"Un des facteurs doit être le réchauffement à la surface des océans sur l'ensemble du globe alors que la montée des températures des eaux tropicales de l'Atlantique suit étroitement l'augmentation des températures observée sur l'ensemble des océans". Mais, notent ces scientifiques, "cette fluctuation globale des températures n'explique pas tout le phénomène cyclonique".

Dans une autre étude, publiée dans Geophysical Research Letters, un climatologue de l'université Purdue (Indiana, nord), Matthew Huber, conclut que la montée des températures depuis 40 ans à la surface des océans semble liée à la tendance actuelle à une plus grande intensité de cyclones tropicaux. "Il s'agit d'un résultat important car, selon nos mesures, l'activité cyclonique tropicale a doublé depuis ces dernières décennies avec un réchauffement de la surface des eaux tropicales de l'Atlantique de seulement un quart de degré, alors qu'on prévoit une augmentation de deux degrés Celsius à la surface des eaux océaniques du globe d'ici la fin du siècle", dit-il. La saison des cyclones dans l'Atlantique dure six mois et les experts américains prévoient la formation possible de dix cyclones majeurs dont quatre pourraient frapper le sud des Etats-Unis encore meurtri par les ravages du cyclone Katrina de l'été dernier.

Katrina, classé catégorie 3 sur l'échelle Saffir-Simpson qui en compte 5, a fait plus de 1.300 morts et provoqué des destructions matérielles considérables à La Nouvelle-Orléans, dans les Etats de Louisiane et du Mississippi fin août 2005.

Avec 15 cyclones sur 28 tempêtes tropicales dans l'Atlantique, 2005 a été une année record. Sept des quinze cyclones ont atteint ou dépassé la catégorie 3, un chiffre inégalé. Ces cyclones ont provoqué au total plus de cent milliards de dollars de dégâts l'an dernier, un montant également sans précédent.

SD

GRL

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