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Le réchauffement climatique est une calamité pour les pays pauvres

L'ONU lance un cri d'alarme dans son rapport annuel sur le développement humain. «Pour la première fois de l'histoire, nous devrions assister à un boom de la pauvreté dans le monde, une évolution d'autant plus désolante que la situation des plus démunis allait en s'améliorant ces quinze dernières années», a expliqué hier Kevin Watkins lors du lancement du rapport, au Brésil. Si le réchauffement climatique concerne toute la planète, il a déjà commencé à frapper les 2,6 milliards de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 2 dollars par jour.

Le rapport estime ainsi qu'entre 2000 et 2004, sur les 262 millions de personnes par an qui ont été affectées par des désastres climatiques, 98 % habitent dans des pays en voie de développement. Et sur elles l'impact de telles catastrophes est beaucoup plus durable. Sans accès à un système d'assurance formel, les plus pauvres mettent en place des stratégies de résistance dommageables au développement. «Face à la catastrophe, ils éliminent des repas, réduisent les dépenses de santé et retirent les enfants de l'école. C'est une marche en arrière irrattrapable», souligne Kevin Watkins.

Le rapport identifie cinq mécanismes à travers lesquels le changement climatique peut stopper, voire faire reculer le développement humain. La production agricole, d'abord : les zones touchées par la sécheresse en Afrique subsaharienne devraient, par exemple, augmenter de 60 à 90 millions d'hectares et les zones arides subir des pertes de 26 milliards de dollars américains d'ici à 2060, plus que l'aide bilatérale versée en 2005.

La raréfaction d'eau devrait, elle, concerner 1,8 milliard de personnes supplémentaires d'ici à 2080, en particulier en Asie centrale, en Chine du Nord ou dans les Andes latino-américaines. Quant à la hausse du niveau des mers, elle met en péril plus de 70 millions de personnes vivant au Bangladesh, 6 millions en Basse-Égypte et 22 millions au Vietnam, sans parler de la multiplication des tempêtes tropicales conséquentes.

Vient ensuite le bouleversement de la biodiversité : un réchauffement de 3° C menacerait d'extinction 20 à 30 % des espèces terrestres, privant de nourriture des populations rurales. Enfin, le rapport souligne la dégradation de la santé publique, avec le surgissement de grandes pandémies. Le paludisme, qui tue déjà un million de personnes par an, pourrait en frapper quelque 400 millions d'autres, alors que la dengue, stimulée par le changement climatique, revient en force en Amérique latine et en Asie de l'Est.

ONU

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