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La réalité virtuelle entre sur le Web

La réalité virtuelle se collectivise et l'image animée fait son entrée hésitante sur le Web. Les images de synthèse existent maintenant depuis trente ans. Si les ordinateurs savent calculer des scènes en trois dimensions, ils font aujourd'hui ce calcul à une vitesse telle que notre cerveau se laisse leurrer. On a pu découvrir dans le Reality Center installé à Monaco, salle de projection hémisphérique dont la machinerie n'est autre qu'un ordinateur temps réel Onyx2 de SGI combiné à un vidéoprojecteur de Barco, des peintures murales d'Egypte antique ou le temple japonais Toshodaiji du VIIIe siècle reconstitué en 3D. Ce qui prévaut dans ces images, c'est leur qualité "cinématographique". Sauf que le spectateur peut ici décider à tout moment de se déplacer dans l'espace représenté. "Ce détail pictural est à quinze mètres de hauteur et vous pouvez à peine l'apercevoir dans la salle du Vatican où se trouve réellement cette fresque, explique Afshad Mistri de SGI lors d'une démonstration. Grâce à son modèle virtuel, vous pouvez le découvrir comme à un mètre." Récemment, Benayoun a produit World Skin, une allégorie sur la guerre projetée dans un CAVE (dispositif de projection où les spectateurs sont immergés dans l'image): dans un paysage dévasté par les bombes, les "touristes" (nous) sont invités à prendre des photos avec des appareils numériques suspendus. A chaque photo, un morceau du paysage s'efface de l'écran, lessivant la mémoire de ces scènes. D'autres préfèrent peupler les mondes virtuels de vie artificielle, comme Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, artistes européens en résidence au Japon venus présenter à Monaco Life Species II. Dans cette installation à base d'images 3D sur grand écran, plusieurs spectateurs inventent des créatures virtuelles à l'aide d'un clavier; chaque texte générant une créature différente par le corps, les couleurs, etc., qui vit, se déplace plus ou moins vite, se nourrit de lettres et se reproduit. Mais, faute de lettres, elles disparaissent. Contrepoint à ce réalisme, l'image animée amorce son entrée sur Internet. C'était une autre tendance d'Imagina: l'image encore balbutiante dans une petite fenêtre, à peine lisible sur l'écran de nos ordinateurs. Tout semble recommencer comme au temps du Kinétoscope d'Edison, il y a un siècle.

Libération : http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20000208marzk.html

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