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La protonthérapie, une arme plus précise contre le cancer

Après une rénovation de près de quatre ans et 50 millions d'euros d'investissement, le nouveau centre de protonthérapie de l'Institut Curie a ouvert ses portes. Ses équipements de dernière génération en font l'un des établissements les plus adaptés dans le monde pour traiter des cancers rares, comme ceux de l'oeil ou du cerveau. « Pour rester dans la course des radiothérapies innovantes, nous devions absolument financer des travaux de grande ampleur », confie Rémi Dendale, oncologue radiothérapeute et chef de service du nouvel établissement.

Situé à Orsay, le centre dispose désormais d'un nouvel accélérateur de protons, un cyclotron de marque IBA, venu remplacer l'ancien accélérateur datant de 1950. Construit aux abords de l'hôpital, c'est un équipement très lourd, mais indispensable. Contrairement aux radiothérapies classiques, qui utilisent des particules de lumière (photon) pour bombarder la tumeur, la protonthérapie fait appel à des protons, autrement dit des noyaux d'hydrogène. Ces particules présentent l'avantage de délivrer une dose d'irradiation de façon homogène et à une profondeur extrêmement précise. Ce qui évite d'altérer les tissus voisins quand les photons, eux, perdent graduellement une partie de leur énergie en traversant les tissus qu'ils abîment.

« Ce nouvel équipement s'accompagne d'une salle de traitement supplémentaire qui va permettre de s'attaquer à de nouveaux types de cancers », indique Rémi Dendale. Dans les deux salles historiques, désormais connectées au nouveau cyclotron, le faisceau de protons est fixe et horizontal. Les patients ne pouvaient donc être traités qu'en position assise ou couchée. La nouvelle salle se montre moins limitée, car elle est équipée d'un bras isométrique. Cette structure métallique de 10 mètres de hauteur pour un poids de 100 tonnes permet d'orienter le faisceau autour du patient selon toutes les incidences, pour traiter de nouvelles indications extra-crâniennes, notamment en pédiatrie.

Les enfants sont en effet les principaux bénéficiaires de ce nouveau centre. Parce qu'elle protège mieux les organes sains situés à proximité de la tumeur, diminue les séquelles et réduit le risque de deuxième cancer, la protonthérapie est particulièrement adaptée aux jeunes patients, dont les cancers restent dans les pays développés la deuxième cause de mortalité entre un et quinze ans.

Le centre a donc été pensé pour eux. « Nous avons souhaité créer un cadre de vie accueillant et chaleureux pour les mettre à l'aise, explique Hélène Colella-Fleury, cadre de santé au nouveau centre. Des espaces d'accueil familiaux ont été conçus et des fresques colorées recouvrent les murs ». Désormais, au moins 120 enfants, sur les 750 qui ont besoin d'une radiothérapie chaque année en France, vont pouvoir être pris en charge en protonthérapie, portant ainsi le nombre de patients traités à 550 par an, soit 200 de plus.

Les Echos

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