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Une protéine virale provoquant le cancer peut être rendue anti-cancéreuse par une simple mutation

Des chercheurs de l'Université Louis Pasteur de Strasbourg ont découvert qu'une mutation particulière peut transformer l'oncoprotéine E6, un facteur de multiplication des cellules de cancer du col de l'utérus, en un facteur suppresseur de la tumeur. Ces résultats illustrent l'étroite ligne de démarcation séparant les mécanismes moléculaires menant à la prolifération ou à la mort de cellules cancéreuses. Ils permettront de concevoir de futures stratégies thérapeutiques contre ce type de cancers.La cause majeure du cancer du col de l'utérus est l'infection par certaines souches de virus du papillome humain (HPV)1. Le virus HPV produit deux oncoprotéines2, appelées E6 et E7, qui sont les principaux facteurs responsables de la prolifération des cellules de tumeurs du col de l'utérus.

L'équipe Oncoprotéines de l'Institut Gilbert Laustriat3 qui travaille depuis 1995 sur les HPV a effectué des avancées importantes sur l'oncoprotéine E6. En particulier, ses études ont révélé une partie de la structure tridimensionnelle atomique d'E6, un résultat attendu depuis plus de vingt ans par la communauté internationale de scientifiques et médecins travaillant sur les HPV et leurs cancers associés. C'est cette analyse atomique qui leur a permis de concevoir et d'étudier des mutations intéressantes de la protéine E6. La mutation décrite dans ce nouvel article est une modification extrêmement minime. Elle a cependant suffi à transformer E6, un facteur viral létal favorisant le cancer, en son contraire, c'est-à-dire un facteur potentiellement bénéfique, capable d'arrêter la multiplication du cancer.

Les informations obtenues avec cette étude ouvrent la voie à la compréhension des mécanismes de déclenchement de la mort des cellules cancéreuses du col de l'utérus. Elles offrent la possibilité d'explorer des perspectives thérapeutiques à l'heure où les stratégies prophylactiques basées sur la vaccination posent un certain nombre de problèmes. Les vaccins actuels restent inaccessibles au pays en voie de développement en raison de leur coût très élevé, et les personnes ayant été exposées au virus avant la vaccination ne seront pas protégées contre l'apparition d'un cancer du col dans les trente années à venir.

IH

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