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Produire du bioplastique à volonté

Un bioplastique en quantité suffisante, de l'ordre de la centaine de grammes, et de qualité standard, voici le défi relevé par des chercheurs suisses. Les équipes de Thomas Egli de l'Institut fédéral pour l`aménagement, l'épuration et la protection des eaux (IFAEPE) et Bernard Witholt de l'Institut de biotechnologie de l'EPF de Zurich, ont réussi à maîtriser les bactéries produisant ces fameux polyhydroxyalcanoates, ou PHA. Hydrophobes comme le plastique classique et élastiques dans certains cas, les PHA présentent le très grand avantage d'être biodégradables. Un enjeu économique et écologique de taille. Jusqu'à présent, impossible d'optimiser ce surprenant pouvoir qu'ont certaines bactéries à produire du bioplastique. Quand elles manquent de substance nutritive essentielle comme l'azote, mais qu'elles ont suffisamment de carbone, les bactéries accumulent une quantité substantielle de PHA. Le hic, c'est que ces acides gras à longue chaîne, très agressifs, dissolvent la membrane de leurs hôtesses, rendant impossible toute exploitation. Le tour de force des chercheurs réside dans le contrôle de cette production. Au moyen d'un bioréacteur, les chercheurs maintiennent un niveau bas et constant de carbone et d'azote. Les bactéries excédentaires, riches en bioplastique, sont récoltées. Grâce à ces travaux, il est maintenant possible d'étudier concrètement les propriétés mécaniques de plusieurs sortes de PHA. Un réel progrès car leur composition chimique ne peut répondre seule à ces interrogations. Cette maîtrise de la production pourrait être étendue à d'autres micro-organismes capables de produire des antibiotiques, par exemple. Dans l'immédiat, les chercheurs s'apprêtent à transférer ce concept chez un partenaire industriel pour une production à l'échelle du kilogramme. Les applications à venir s'adressent essentiellement à la médecine. Le bioplastique ainsi produit est très pur et donc facilement dégradable dans l'organisme humain. Une qualité essentielle pouvant servir dans la fabrication de vaisseaux sanguins artificiels, de fils de suture ou même pour des médicaments délivrés très lentement dans le corps.

Infoscience : http://www.infoscience.fr/articles/articles_aff.php3?Ref=403

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