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Le prion se renforce en passant d'une espèce à l'autre

Le prion, responsable de la transmission de la maladie de la vache folle, deviendrait plus virulent en franchissant les barrières entre espèces, selon une équipe française de chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique, le CEA. Ces travaux, menés par Corinne Lasmezas, ont été publiés le 27 mars dans les comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences, les PNAS. Première expérience : Corinne Lasmezas a injecté dans le cerveau d'un singe de la cervelle de vache atteinte de l'encéphalopathie spongiforme bovine, l'ESB. Au bout de trois ans, les premiers signes de la maladie sont apparus. Deuxième expérience : Corinne Lasmezas a prélevé des morceaux de cerveau de ce singe malade et les a injectés à d'autres primates. Ils ont contracté la maladie en 20 ou 25 mois, soit en deux fois moins de temps que le premier singe. Les résultats de ces travaux suggèrent que le prion devient plus virulent une fois qu'il a passé la frontière entre les espèces. Une adaptation rapide du prion à son nouvel hôte peut expliquer ce phénomène. D'autre part, les plaques qui se forment sur le cerveau, et qui lui donnent son aspect songieux, se sont développées de la même façon chez tous les singes, jeunes ou vieux. Ces résultats tentent à confirmer l'hypothèse selon laquelle, lors d'une transfusion sanguine, le prion pourrait passer d'une personne à l'autre. L'âge ne serait pas un facteur déterminant dans la contraction du nouveau variant de la maladie de Creutzfeld-Jakob, la nvMJC. Et une fois le prion adapté à l'espèce humaine, les premiers signes de la maladie apparaîtrait plus vite. La quantité de prion nécessaire à la contraction de la maladie reste pour l'instant la plus grande inconnue dans l'équation du nvMJC.

PNAS : http://www.pnas.org/current.shtml

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