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La première infection grippale laisse une empreinte à vie sur l'immunité

Une étude américaine a montré que la première infection grippale construit l'immunité à vie, qui développe, plus loin, le concept d’empreinte immunitaire. Les chercheurs montrent qu’une première exposition à une souche d’un certain sous-type conditionne en effet la sensibilité à d’autres souches d’autres sous-types : ainsi avoir d’abord été exposé aux sous-type H1 ou H2 protège contre les virus H5N1 aviaires...

Dans ces travaux, les scientifiques ont utilisé un modèle mathématique de l'effet protecteur de cette toute première exposition qui, bien entendu, en fonction des générations, des localisations et des souches alors en circulation, peut permettre de prédire la gravité de futures pandémies et de cibler les groupes les plus à risque.

Les chercheurs de l'Université de Californie, de l'Université de l'Arizona et du Fogarty International Center (Maryland) rappellent que les virus grippaux A (et B) transportent 2 groupes de protéines à leur surface, H (ou HA pour hémagglutinine) et N (ou NA pour neuraminidase). Les protéines H semblent pouvoir « imprimer une immunité à vie » : ainsi, une personne exposée à un virus H5 à la petite enfance, sera moins sensible à un virus porteur de H5, mais plus à un virus H7.

Les scientifiques ont utilisé ici les données de cas humains d’infection aux virus grippaux A H5N1 et H7N9 pour regarder comment la première rencontre avec un virus de ce groupe peut apporter une protection à vie contre les autres virus du même groupe A, H5 ou H7. Les chercheurs ont identifié pour chaque année, de 1918 à 2015 et pour 6 pays (Chine, Égypte, Cambodge, Indonésie, Thaïlande et Vietnam), à quel virus de la grippe A les populations avaient probablement été exposées, puis recueilli des données sur les cas connus de H5N1 et H7N9 et leurs distributions par tranches d’âge.

Cette énorme analyse a permis de montrer qu'en termes d’exposition, la souche H1N1 a dominé entre 1918 et 1957 puis H3N2 particulièrement depuis 1968, à l'exception des pics pandémiques de H1N1 de 1977 et 2009. Cette étude montre également qu'il existe une prédominance de H7N9 chez les personnes nées dans la première moitié du 20ème siècle, et une prédominance de H5N1 chez les personnes nées autour de 1968.

Ces résultats contribuent à expliquer la sévérité de certaines épidémies : ainsi la pandémie de grippe massive de 1918 à souche H1N1 a entraîné des taux de décès élevés chez les jeunes adultes, nés entre 1880 et 1900, une période durant laquelle H3 était la souche dominante. En revanche, ces mêmes personnes étaient mieux protégées en 1968, durant l’épidémie de grippe H3 N2. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Mag

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