RTFlash

Espace

Une première "galaxie obscure" détectée par des scientifiques

Un objet très massif, invisible en optique, qui pourrait être la première "galaxie obscure" (ou noire) jamais observée, vient d'être détecté en radio par une équipe internationale, annonce l'Observatoire de Paris-Meudon (Hauts-de-seine). Des galaxies présumées sombres avaient bien été détectées jusqu'ici, mais on y avait ensuite découvert des étoiles. Ce n'est pas le cas cette fois. Le compte rendu de cette observation, sous la direction de Robert Minchin, de l'Université de Cardiff (Grande-Bretagne), sera publié prochainement dans l'Astrophysical Journal.

Pour expliquer le mouvement des étoiles et des galaxies, les astronomes postulent l'existence de matière sombre (ou noire), qui constituerait 25 % de la masse totale de l'Univers, soit cinq fois plus que la matière normale (baryonique). Celle-ci est elle-même vue à hauteur de 10 % seulement (en radio, en optique, dans l'infrarouge...) dans les étoiles, les galaxies... Le reste (70 % de la masse de l'Univers) serait de l'énergie noire (ou énergie du vide)... ou toute autre chose.

Cette matière sombre constitue toujours un mystère. Par ailleurs, les modèles de formation des galaxies laissent entendre qu'il en existe un bien plus grand nombre que ce que nous voyons actuellement. Ces deux idées ont conduit à conclure à l'existence de galaxies obscures, qui se formeraient lorsque la densité de matière est trop faible pour conduire aux conditions qui permettent la formation stellaire.

Avec le radiotélescope Lovell de Jodrell Bank (Angleterre), l'antenne géante d'Arecibo (Porto Rico), ainsi que le Réseau Géant américain, le VLA (Very Large Array), à Socorro (Nouveau-Mexique), Robert Minchin et ses collègues sont allés à la recherche de galaxies obscures en étudiant la distribution de l'hydrogène gazeux dans l'Univers.

Dans l'amas Virgo (de la Vierge) - amas de la Voie lactée le plus proche (à 50 millions d'années-lumière) constitué de plus d'une centaine de galaxies de types divers -, l'équipe a découvert une masse d'hydrogène neutre de 200 millions de fois celle du Soleil, invisible en optique. Les différentes observations spectrographiques de cet objet, provisoirement dénommé VIRGOHI21, montrent que sa vitesse de rotation est celle des galaxies relativement massives. Par ailleurs, la recherche de traces d'étoiles y a été infructueuse jusqu'à la brillance de magnitude 27,5, limite actuelle du visible. Ces observations de VIRGOHI21 correspondent à celles d'une distribution d'hydrogène dans un disque plat en rotation, comme dans les galaxies spirales normales. Après avoir passé près de cinq ans à éliminer toute autre explication à ses détections, l'équipe de Robert Minchin estime donc avoir décelé la première véritable galaxie obscure.

AFP

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top