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Premier vol historique parfait pour l'Airbus A380

Le premier vol de l'Airbus A380, qui s'est déroulé mercredi pendant près de quatre heures, a été un succès total pour le plus grand avion de ligne du monde et restera, à l'instar du premier vol de Concorde en 1969, une date historique dans l'histoire de l'aéronautique. » Ce vol a constitué une "étape clé très importante pour cet avion merveilleux" a déclaré l'un des deux pilotes, Claude Lelaie à sa descente de l'avion. M. Lelaie, directeur des essais en vol, a été accueilli ainsi que son co-pilote Jacques Rosay et les quatre autre membres de l'équipage par le président d'Airbus Noël Forgeard et le directeur du programme, Charles Champion, montés à leur rencontre jusqu'à la porte de l'avion.

L'A380, qui avait décollé de l'aéroport à 10h29, a bénéficié de conditions météo parfaites, avec une légère brise sous un ciel sans nuage sur l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Le président Chirac s'est réjoui du "magnifique résultat pour la coopération industrielle européenne" que représente le succès de ce premier vol, en a salué la "réussite totale", "un encouragement à poursuivre dans cette voie de la construction d'une Europe de l'innovation et du progrès". Le plus gros avion de ligne au monde s'est posé après avoir fait un tour de piste sous les yeux de 40.000 spectateurs après une première approche à 300 pieds (100 mètres environ). Il a atterri en douceur avec une vitesse apparente très faible, supporté par sa gigantesque voilure, et s'est arrêté en quelques centaines de mètres à peine, devant les véhicules de pompiers heureusement inutiles.

Pour le décollage et l'atterrissage, les mouvements commerciaux de l'aéroport avaient été interrompus pour laisser la voie libre au paquebot des airs, l'espace aérien restant surveillé pour éviter toute incursion suspecte, tandis que 500 gendarmes et policiers veillaient à la sécurité autour de l'aéroport. A 10h29, les 22 roues de l'appareil avaient quitté le sol face à la tribune de presse à la moitié de la piste 32 "Concorde" vers le nord-ouest, le dos tourné à Toulouse, une obligation pour un premier vol. Un décollage qualifié d'"absolument parfait" lors d'une communication radio par l'un des pilotes, Jacques Rosay, l'un des six membres de l'équipage avec l'autre pilote directeur des essais en vol, Claude Lelaie, et quatre ingénieurs et techniciens.

Les milliers de salariés et spectateurs groupés aux abords ont pu prendre la mesure de l'ouvrage, décoré des logos des quinze compagnies clientes : 80 mètres d'envergure pour 73 mètres de long et 24 mètres de haut au sommet de l'empennage.

L'avion s'est éloigné vers le nord-ouest dans un bruit étonnamment discret, compte tenu de la masse de l'engin, et n'a rentré le train d'atterrissage qu'une fois arrivé à 10.000 pieds d'altitude (3.000 mètres), altitude choisie pour les essais du jour. L'équipage a testé différentes configurations des volets et différentes vitesses tout en jouant sur des ballasts remplis de plusieurs tonnes d'eau, pour modifier les équilibres de l'avion en vol. L'ingénieur en chef Fernando Alonso a rappelé les caractéristiques de ce premier vol de près de 4 heures qui s'est déroulé à 3.000 mètres d'altitude environ (10.000 pieds). "Nous avons testé les différentes configurations de volets, varié la vitesse, testé les différentes commandes de vol avant de revenir en configuration d'approche" a-t-il déclaré.

M. Alonso a indiqué que "l'avion a décollé à 421 tonnes, déjà un record dans l'aviation civile, mais ce qui n'est rien à côté des 560 tonnes que nous emporterons bientôt". L'hommage de l'équipage à son outil de travail a été unanime. Tandis que Jacques Rosay parlait d'un "engin qui se pilote comme un vélo", l'ingénieur Manfred Birnfeld a affirmé que l'équipe "a obtenu exactement ce qu'elle attendait" durant ce premier vol.

L'ingénieur Jacky Joye, chargé des moteurs, a souligné que les quatre réacteurs Rolls Royce n'avaient causé aucun souci. Quant à Fernando Alonso, il a mis l'accent sur le caractère "extrêmement confortable" de l'avion "dont nous tirerons le meilleur dans les prochains mois".

Du côté de ces actionnaires, Arnaud Lagardère a tenu a salué la mémoire de son père Jean-Luc et a dit son amour pour celui qui fut l'un des principaux parrains du projet. M. Lagardère dont le groupe déteint 15 % d'EADS, maison-mère d'Airbus, a ajouté que l'A380 représentait "l'Europe à son meilleur niveau". Manfred Bischoff, qui représentait l'actionnaire allemand DaimlerChrysler (30 % d'EADS), a renchéri en qualifiant ce vol de "véritable succès européen". Airbus est détenu à 20 % par le Britannique BAE Systems, et à 80 % par le groupe d'aéronautique et de défense européen EADS, dans lequel Français et Allemands ont chacun 30 %, et l'Espagne 5,5 % par l'intermédiaire de la holding publique Sepi.

Ce premier vol marque une étape clé pour Airbus vers son objectif de supplanter l'avionneur américain Boeing sur le créneau des jumbo jets, jusqu'ici monopole du Boeing 747. Les responsables d'Airbus ne se sont pas privés de recenser mercredi tous les avantages du nouveau venu par rapport au Boeing 747 (capacité mais aussi bruit et économies).

Lors de sa mise en service, au deuxième semestre 2006, l'Airbus A380 sera capable de transporter entre 555 et 840 passagers suivant les versions. L'A380, dont la mise en service commercial est prévue à la mi-2006, est le plus grand avion de ligne jamais construit : 79,8m d'envergure, 73m de long, une dérive culminant à 24m de hauteur, 560 tonnes de masse maximale au décollage et un train d'atterrissage de 22 roues. Le très gros porteur, qui compte deux étages (deux cabines superposées courant sur toute la longueur de l'appareil), pourra franchir 15.000 kilomètres avec 555 passagers à bord. Jusqu'ici, l'avion a reçu 154 engagements d'achat dont 144 commandes fermes, et selon M. Forgeard "d'autres commandes sont attendues d'ici la fin de l'année".

Article @RTFlash

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