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Pourquoi les hommes vivent-ils moins longtemps que les femmes ?

En France, les enfants qui naissent aujourd'hui ont une espérance de vie de 85,6 ans pour les filles et de 79,7 ans pour les garçons. On retrouve également cet écart important entre l'espérance de vie des hommes et des femmes au niveau mondial (74,2 ans pour les femmes, contre 69,8 ans pour les hommes en 2016, dernière année connue).

Selon certaines études, cette différence serait causée par les comportements masculins : les hommes prennent plus de risques, ils ont des métiers plus dangereux, une hygiène de vie moins bonne que les femmes, augmentant leurs risques cardiovasculaires... Selon une étude parue le 4 mars 2020 dans la revue Biology Letters, les raisons à ces différences seraient davantage génétiques.

Des chercheuses australiennes ont épluché la littérature scientifique traitant du lien entre espérance de vie et chromosomes sexuels avec la volonté de prouver éventuellement la théorie du X non protégé. Chez la plupart des mammifères (dont l'Homme), le système de détermination sexuelle est de type XX (chromosomes sexuels portés par les femelles) et XY (chromosomes sexuels portés par les mâles).

La théorie du X non protégé suppose qu'une mutation délétère sur le X "est susceptible d'être exprimée dans le sexe hétérogamétique (qui est déterminé par deux chromosomes sexuels différents, ndlr), alors que ces mutations seront généralement masquées par la deuxième copie du chromosome X (...) dans le sexe homogamétique", explique l'étude. Chez les oiseaux, les papillons et les mites, c'est le mâle qui possède deux copies identiques de son chromosome sexuel (ZZ) et la femelle qui possède un sexe hétérogamétique (ZW). Dans ce cas, la femelle devrait mourir avant le mâle.

Les données recueillies sur un large éventail d'espèces (229 en tout) confirment cette théorie défendue par les auteurs de l'étude. "Nous avons constaté que dans ce large éventail d'espèces, le sexe hétérogamétique a tendance à mourir plus tôt que le sexe homogamétique : 17,6 % plus tôt en moyenne", explique dans un communiqué Zoe Xirocostas, auteure principale de l'étude. Si cette première constatation appuie la théorie, une donnée reste pour le moment sans explication.

"Nous avons trouvé une différence moins importante concernant l'espérance de vie entre les mâles homogamétiques et les femelles hétérogamétiques par rapport aux mâles hétérogamétiques et aux femelles homogamétiques, poursuit-elle. Chez les espèces où les mâles sont hétérogamétiques (XY), les femelles vivent près de 21 % plus longtemps que les mâles. Mais chez les espèces d'oiseaux, de papillons et de papillons nocturnes, où les femelles sont hétérogamétiques (ZW), les mâles ne survivent que 7 % plus longtemps aux femelles".

Plusieurs hypothèses peuvent être formulées : par exemple, il est possible que le chromosome Y se dégrade plus rapidement que son homologue X. De nouvelles études devraient être menées pour tester les différentes explications possibles.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Biology Letters

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