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La Picardie expérimente le dossier médical personnel

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a présenté son plan de relance du dossier médical personnel (DMP). Basé sur le volontariat, le DPM devrait être opérationnel dès 2009. Le coût du lancement entre 2009 et 2012 est estimé à 900 millions d'euros, et devrait atteindre 100 millions d'euros par an à compter de 2012. Dès 2009, chaque individu doté d'un numéro d'identification pourra, s'il le souhaite, ouvrir un DMP via Internet, la ministre s'étant engagée à "supprimer les sanctions financières prévues dans la loi de 2004 pour les patients qui ne l'ouvriraient pas".

Un portail de confiance assurant un accès sécurisé, un identifiant national de santé pour chacun, un hébergement national des données : une fois le cadre national du DMP posé, il appartiendra au médecin consulté d'entrer les informations médicales avec l'accord de son patient. Le dossier s'enrichira au fur et à mesure de données essentielles, notamment des médicaments délivrés (grâce au dossier pharmaceutique et au webmédecin), des comptes rendus de radiologie, des résultats des analyses de biologie et des comptes rendus hospitaliers.

En région Picardie, le dossier médical personnel (DMP) est déjà une réalité. Rebaptisé Dossier santé Picardie (DSP), ce projet est à la pointe des expérimentations actuellement menées en France pour tester la viabilité du DMP. Ici, on ne s'embarrasse pas des atermoiements qui ont marqué le pilotage du projet national. Le DSP, qui regroupe les données de santé d'un patient sur un site sécurisé, est d'abord conçu comme un outil de partage de l'information entre médecins. Cinq mille dossiers informatiques sont ouverts aujourd'hui, trente mille prévus à la rentrée de septembre.

Regroupant huit établissements hospitaliers publics et privés, quatre laboratoires, deux réseaux de santé et 300 professionnels de santé (150 médecins et 150 infirmières libérales), le projet s'est déployé, depuis janvier, par le biais des guichets d'accueil des hôpitaux. Les patients, lors de leur hospitalisation, se voient proposer d'ouvrir un DSP, présenté comme un outil "favorisant la coordination, la qualité et la continuité des soins". La démarche est gratuite. Le coût du dispositif, 2,5 millions d'euros, est partiellement pris en charge par l'Etat.

Pour l'hôpital, l'intérêt du DSP est de réunir toutes les données concernant un patient (analyses, radiologies, comptes rendus opératoires...) sur une plate-forme informatique unique, consultable par tous les praticiens. "On évite ainsi le syndrome spaghetti, avec la multiplication de dossiers de patients, service par service, non connectables", affirme le docteur Christine Boutet, directrice médicale du projet DMP Picardie.

Puis ces informations sont reversées dans un bunker informatique, gardé secret par le gestionnaire du DSP, la société Santéos.Les médecins libéraux accèdent ensuite à ces données par un simple clic sur leurs ordinateurs. "On a ainsi une bien meilleure vision de l'état de santé de nos patients, assure le docteur Gilles Revaux, médecin généraliste à Amiens. Le DSP permet d'éviter les doublons dans la prise de médicaments, qui peuvent être très dangereux, particulièrement pour les personnes âgées."

LM

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