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Des perturbateurs endocriniens dérèglent la thyroïde chez les fillettes

Les phtalates, qui servent à assouplir les matériaux, sont très répandus dans les jouets et les produits cosmétiques. Ces plastifiants sont présents chez 99,6% des femmes enceintes. Pourtant, ils sont connus pour leurs effets sur le système reproductif et endocrinien (qui produit les hormones). Une étude s’est penchée sur l'action de ces perturbateurs sur la thyroïde, la glande qui joue un rôle central dans le développement du cerveau. Ces recherches montrent chez des jeunes filles de 3 ans, que les phtalates agissent sur une hormone thyroïdienne, la thyroxine libre.

Comme le souligne Jean-Baptiste Fini, membre du laboratoire "Evolution des régulations endocriniennes" du Muséum National d’Histoire Naturelle, associé au CNRS. "Le bon développement du cerveau est dépendant de bons niveaux d’hormones thyroïdiennes au bon moment. Trop  ou pas assez peuvent avoir des conséquences équivalentes".

 L'enjeu est particulièrement important pendant la grossesse et l'enfance, des périodes durant lesquelles le cerveau se développe à grande vitesse. Des problèmes de thyroïde peuvent entraîner des troubles cognitifs, comme des troubles de l’attention et une baisse de QI.

L’équipe de chercheurs de la Columbia University (Etats-Unis) a étudié 181 femmes enceintes puis leurs enfants à l’âge de 3 ans, ainsi qu’un autre groupe de 229 enfants de 3 ans. Ils ont mesuré les taux de phtalates dans les urines ainsi que ceux de 2 hormones : la thyroxine libre et la thyréostimuline (qui stimule la thyroïde) dans le sérum.

Résultats : chez les filles de 3 ans, la quantité de thyroxine libre diminuait en même temps que les taux de phtalates augmentaient. En revanche, rien à signaler du côté des garçons. Etant donné le rôle de la thyroïde dans le développement du cerveau, "les perturbations de la thyroïde que nous remarquons dans cette étude peuvent donc expliquer certains des problèmes cognitifs chez les enfants exposés aux phtalates", détaille Pam Factor-Litvak, auteur principale de l'étude et professeur d'épidémiologie à l'université de Columbia. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

SD

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