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Paludisme : résultats encourageants d'un prototype de vaccin chez les bébés

Un prototype de vaccin contre le paludisme a donné des résultats encourageants sur des bébés africains, en terme de sécurité et de protection, selon une étude publiée sur l'internet par le journal médical britannique The Lancet. Baptisé "RTS,S", ce prototype de vaccin a déjà suscité des espoirs contre cette maladie qui est la cause d'un million de morts chaque année dans le monde, dont 800.000 enfants africains de moins de 5 ans.

Le nouvel essai, destiné à évaluer la sécurité du vaccin, concernait 214 nourrissons, âgés de 10 à 18 semaines, d'une région rurale du Mozambique où la transmission du parasite responsable du paludisme (Plasmodium falciparum) est intense. Les enfants de moins de deux ans paient un lourd tribu à la maladie (formes sévères et décès).

Les bébés ont été répartis par tirage au sort en deux groupes, un groupe recevant le candidat vaccin (3 doses), l'autre un vaccin standard anti-hépatite B (Engerix-B). Le vaccin a réduit de 65 % le risque de contracter le parasite et de 35 % les épisodes cliniques de paludisme dans les six mois suivant la première dose.

Lors d'un essai précédent en 2003 au Mozambique, sur 2.022 enfants d'un à quatre ans, l'efficacité était de 45 %. "C'est la première fois que l'on démontre qu'un vaccin peut réduire le risque d'infection paludéenne chez des nourrissons africains exposés à une intense transmission de P.falciparum", selon le Dr Pedro Alonso (Université de Barcelone) qui a dirigé l'étude. Le candidat vaccin a été bien toléré par les enfants.

Pour les auteurs, c'est un "signal fort et positif" pour le lancement de la grande phase finale des essais (phase 3 du processus d'évaluation). Au total, quatre décès sont relevés, aucun n'étant attribuable aux vaccins (diarrhées, choc toxique...).

Le vaccin-prototype comporte une protéine recombinante fusionnant une partie de protéine du parasite avec un élément, inoffensif, du virus de l'hépatite B. S'y ajoute une substance ("un adjuvant") pour doper cette partie vaccinante.

En induisant la production d'anticorps, le prototype s'attaque au parasite qui vient juste d'être injecté par un moustique, avant qu'il parvienne au foie pour y proliférer. Tous les enfants de l'essai ont bénéficié de moustiquaires imprégnées d'insecticide. Selon les responsables, un futur vaccin devra être associé aux autres mesures comme les moustiquaires. Même sans être efficace à 100 %, son impact peut être considérable. GlaxoSmithKline (GSK) Biologicals), qui développe et fabrique le vaccin, y travaille depuis une vingtaine d'années.

Les essais résultent d'une collaboration internationale de chercheurs notamment africains, de GSK et de l'Initiative pour un vaccin contre la paludisme (MVI, Etats-Unis) qui a reçu 107 millions de dollars en 2005 de la Fondation Bill et Melinda Gates. GSK Biologicals a "investi plus de 300 millions de dollars dans le développement de ce vaccin".

"Si la suite des travaux est également positive, alors un essai ("phase 3") d'évaluation à large échelle de l'efficacité du vaccin --avec 16.000 enfants de sept pays africains-- pourra démarrer en 2008", a dit à l'AFP Christian Loucq (MVI). L'essai concernera des tout-petits et des enfants légèrement plus âgés (5 à 17 mois) dans des pays à différents niveaux de transmission : permanente en zone équatorienne, épisodique après les pluies en zone sahélienne. "En cas de succès, le vaccin sera soumis à l'approbation des autorités sanitaires européennes en 2011", ajoute-t-il.

AFP

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