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Un pacemaker à l'essai dans la dépression et certaines maladies psychiatriques

Un pacemaker pour le cerveau ? Des patients atteints de dépression sévère, résistante à toute thérapeutique existante, ont été soulagés par la stimulation électrique profonde d'une région de leur cerveau, selon une étude américano-belge. "Tous les patients ne vont pas mieux, mais quand le traitement marche, il marche vraiment", a résumé le Dr Helen Mayberg, de l'Université Emory, qui a pratiqué cette technique sur 50 patients déprimés.

Les scientifiques connaissaient l'efficacité de l'électrostimulation sur les tremblements de la maladie de Parkinson et des maladies apparentées. Plus de 40.000 personnes en ont déjà bénéficié dans le monde. Mais une maladie psychiatrique est beaucoup plus compliquée et cette nouvelle technique n'en est encore qu'à ses débuts. Jusque-là, quelques dizaines de patients seulement, atteints de dépression sévère ou de troubles obsessionnels compulsifs, en ont bénéficié.

Les premiers résultats sont toutefois encourageants. Une vidéo spectaculaire montre une patiente s'éclairer quand les médecins branchent son pacemaker cérébral, et qui déclare étonnée : " je commence à sourire". Et de nouvelles études soulignent ce mois-ci que certains des patients les plus graves, ceux dont la dépression n'avait pu être soulagée ni par les médicaments, ni par la psychothérapie, ni même par les électrochocs, trouvent enfin le soulagement.

Selon l'étude américano-belge(Clinique Cleveland, Université Brown, et Université belge de Louvain), six des 17 patients sévèrement déprimés étaient en rémission un an après avoir reçu cette stimulation, quatre d'entre eux allaient nettement mieux, et plus de la moitié des personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs montraient une nette amélioration trois ans après.

En psychiatrie, on a besoin de thérapeutiques innovantes. Près de 20 % des patients déprimés et 10 % de ceux qui souffrent de troubles obsessionnels compulsifs sont résistants au traitement, plusieurs millions rien qu'aux Etats-Unis.

Pour le Dr Wayne Goodman, de l'Institut national de santé mentale, la chirurgie aide parfois les cas les plus graves en détruisant des morceaux de tissu cérébral. Les électrodes sont placées au même endroit sans détruire le tissu, les signaux électriques pouvant être adaptés voire éteints. Mais la technique n'est pas au point pour une utilisation généralisée, prévient Wayne Goodman: Il s'inquiète du fait que des centres non formés se mettent à proposer ces implants chirurgicaux aux patients psychiatriques pour 25.000 euros (40.000 dollars), avant le feu vert scientifique. "C'est une technique expérimentale et invasive", met-il en garde, avec des risques hémorragiques et infectieux. Cette technique ne doit, selon lui, être qu'un dernier recours.

AP

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