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Nucléaire: la France doit choisir entre "deux inconvénients"

La ministre déléguée à l'Industrie, Nicole Fontaine, a déclaré à Paris que la France devrait choisir rapidement "entre deux inconvénients", les risques liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire et ceux résultant du changement climatique. Elle ouvrait à la Cité des Sciences l'ultime rencontre du débat national sur les énergies. Relevant que les énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire devront être développées mais que celles-ci "ne sauraient constituer seules la solution", Mme Fontaine a observé que "la question était donc posée du choix entre l'utilisation des énergies fossiles (comme le pétrole et le gaz) ou du nucléaire pour produire de l'électricité". "Des choix devront être faits très rapidement, car la question du renouvellement de notre parc (nucléaire) se posera dès 2020 ce qui est, dans le domaine de l'énergie, déjà demain", a averti la ministre. Si aucune décision n'est prise d'ici 2010 pour renouveler le parc nucléaire français, "on aura le choix en 2020 entre des centrales au gaz" émettrices de gaz à effet de serre "et des centrales nucléaires américaines", a expliqué à l'AFP un proche de Mme Fontaine. "Ce sont des perspectives modérément réjouissantes". "Il ne s'agit pas de passer sous silence les risques liés à l'utilisation du nucléaire, que ce soient les risques d'accident ou de prolifération à des fins militaires", a-t-elle poursuivi. "Ces risques doivent néanmoins être comparés à ceux que fait peser sur notre planète l'effet de serre: c'est bien entre deux inconvénients qu'il nous faudra choisir. Chacun doit en être conscient". Madame Fontaine a souligné "l'apport du nucléaire à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre" qui "est déterminant". "A titre d'exemple, a-t-elle dit, si les Etats-Unis avaient le même bouquet énergétique que la France, ils réduiraient de 30 % leurs émissions de CO2", le principal gaz à l'origine du réchauffement planétaire. D'après elle, le débat a également mis en évidence que "des solutions existent pour la gestion des déchets nucléaires". Elle a cité l'exemple de la Suède où un site de stockage définitif des déchets en profondeur est actuellement à l'étude. Mme Fontaine a déclaré avoir "relevé un certain nombre de constats très intéressants" dans le "débat sur le nucléaire" tout en admettant qu'"il n'y avait pas consensus" sur "un sujet qui demeure extrêmement sensible". Elle a cité la transparence, qui "est tout à fait déterminante pour assurer la pérennité de cette activité" et "l'apport du nucléaire à la réduction" des émissions françaises de gaz à effet de serre qui "est déterminant". Autre "constat", selon elle, "des solutions existent pour la gestion des déchets nucléaires et certains pays comme la Suède ont déjà choisi de les mettre en oeuvre". En introduction, Mme Fontaine avait estimé que la politique énergétique était confrontée à deux défis, l'effet de serre, "le plus grave et le plus urgent" de tous les problèmes "auxquels nous devons faire face", et le "renchérissement inévitable, à terme, des prix du pétrole et du gaz". Elle avait rappelé qu'il faudrait "diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre en France d'ici à 2050". Elle avait également insisté sur la volonté du gouvernement de "mobiliser tous les moyens" pour "relancer la politique de maîtrise de l'énergie". Le débat sur les énergies a été lancé au début de l'année par le gouvernement pour définir les grandes lignes de la politique énergétique de la France pour les 30 ans à venir. Mme Fontaine en dressera le bilan le 18 juin dans une communication au conseil des ministres.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/030524/202/37u9d.html

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