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De nouvelles recherches en neurologie éclairent le processus décisionnel

Choisir entre des arbres fruitiers -pour des oiseaux- ou entre des valeurs immobilières -pour des investisseurs- relève du même défi : faire des choix optimaux dans un environnement présentant divers coûts et avantages. Une étude en neuroéconomie menée à l'Institut et hôpital neurologiques de l'Université McGill, montre que le cerveau emploie deux régions et deux processus distincts pour évaluer d'un côté les "biens" (comme les arbres fruitiers) et de l'autre côté les "actions" (les trajectoires de vol par exemple), nécessaires pour les obtenir. Les conclusions de ces travaux ont été publiées dans Journal of Neuroscience.

Jusqu'à présent, la communauté scientifique pensait que pour prendre une décision, le cerveau effectuait, en série, des comparaisons de valeurs : l'information sur la valeur du "bien" contribuant ensuite aux actions. Comme l'explique Lesley Fellows, auteur principal de l'étude, ce travail "cherchait à comprendre comment le cerveau utilise de l'information sur la valeur pour prendre des décisions entre différentes actions et entre différents objets". Mais, surprise, la conclusion est qu'en fait ces deux mécanismes de choix sont indépendants l'un de l'autre. "Ce sont des processus distincts dans le cerveau par lesquels l'information sur la valeur guide les décisions, selon que le choix porte sur des objets ou sur des actions" souligne le docteur Fellows.

Les scientifiques ont examiné l'apprentissage axé sur la valeur d'actions et la valeur de biens chez des individus présentant une lésion dans différentes parties des lobes frontaux. Deux groupes jouaient à des jeux où ils apprenaient à choisir entre deux actions (les mouvements d'une manette) ou entre des objets (des jeux de cartes). Ils gagnaient ou perdaient de l'argent au Monopoly selon leur choix et apprenaient graduellement quels choix étaient les meilleurs.

La capacité des personnes ayant une atteinte du cortex orbitofrontal à faire le bon choix de biens (jeux de cartes) était diminuée, alors qu'elles pouvaient choisir normalement entre différentes actions. Au contraire, les personnes atteintes dans le cortex cingulaire antérieur dorsal (une autre région du lobe frontal), avaient le déficit contraire : elles avaient plus de difficultés pour choisir entre deux actions, alors que le choix des objets était similaire à celui de personnes sans lésion.

Ces résultats indiquent que le cortex orbitofrontal joue un rôle important pour faire le lien entre des biens et leurs valeurs relatives subjectives. Le cortex cingulaire, lui, joue un rôle similaire dans la sélection d'une action fondée sur la valeur. Il semble ainsi que le cerveau ait des systèmes au moins en partie distincts capables de prendre une décision entre des actions et des objets.

Mac Gill

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