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Nouvelles données encourageantes sur le vaccin anti-VIH

Une première analyse des données de cette étude conduite auprès de 16.000 volontaires thaïlandais, dévoilée le 24 septembre, avait mis en évidence une réduction de 31,2 % du risque de contamination par le VIH. Les résultats complets de cet essai ont été présentés le 21 octobre dans le cadre de la conférence Aids vaccine 2009, qui se tient cette semaine à Paris. Ils sont également publiés dans le New England Journal of Medicine. "C'est une confirmation des résultats", a déclaré le Dr Jerome Kim, de l'institut de recherche de l'armée américaine Walter Reed, dans le Maryland, qui a participé à la réalisation de cet essai.

Il a cependant souligné que cet effet reste modeste et difficile à interpréter, insistant sur le fait que la commercialisation du vaccin testé était encore loin d'être envisageable. Sans compter que ce vaccin pourrait ne pas fonctionner en Afrique, le continent le plus touché par l'épidémie de sida. Près de 33 millions de personnes à travers le monde sont séropositives, selon les dernières données diffusées par l'Onusida. On estime qu'environ 25 millions de personnes sont mortes du sida dans le monde depuis le début de l'épidémie au début des années 1980.

L'étude a été réalisée par le ministère thaïlandais de la Santé publique avec l'aide de Sanofi-Pasteur, et financée par les Etats-Unis, notamment l'armée américaine. Elle a consisté à tester un vaccin expérimental résultat de la combinaison de deux autres vaccins : l'Alvac de Sanofi-Pasteur - qui consiste en des gènes du VIH intégré dans le virus de la variole du canari, inoffensif pour l'homme - et de l'Aidsvac, un vaccin qui s'était auparavant révélé inefficace seul. Mis au point par Genetech puis VaxGen, les droits de l'Aidsvac sont désormais détenus par l'organisation à but non lucratif Global Solutions for Infectious Diseases.

Quelques jours après l'annonce des premiers résultats, intervenue de façon inhabituelle lors d'une conférence de presse à Bangkok, des chercheurs cités anonymement par la revue Science et par le Wall Street Journal avaient émis des doutes sur leur fiabilité, suggérant que l'efficacité du vaccin était en fait plus faible qu'avancé. La remise en cause portait sur les méthodes statistiques utilisées pour analyser les données.

Les auteurs de l'essai ont procédé à trois analyses. L'une, appelée "en intention de traiter", prend en compte l'ensemble des participants, indépendamment de leur observance du protocole. La seconde, "en intention de traiter modifiée", repose sur le même principe mais sept volontaires en ont été exclus a posteriori, les chercheurs ayant découvert qu'ils avaient été infectés par le VIH avant de recevoir le vaccin. La troisième approche, dite "per protocole", ne prend en compte que les personnes ayant strictement respecté le protocole.

D'après le Dr Kim, l'analyse en intention de traiter modifiée est la plus précise. Mais les scientifiques ayant émis des doutes sur ces résultats dans la presse ont affirmé que les résultats concernant l'efficacité du vaccin n'étaient pas significatifs statistiquement après une analyse per protocole ou une analyse en intention de traiter.

Le médecin de l'armée américaine a indiqué que son équipe avait répondu à cette question dans l'article publié dans le New England Journal of Medicine. De fait, dans un éditorial accompagnant l'étude, le Dr Raphael Dolin de la Harvard Medical School, à Boston, estime que cet essai a été conçu et conduit de manière rigoureuse.

"Même si les mérites de chaque type d'analyse peuvent être discutés, ils ont tous les trois mis en évidence un possible, bien que modeste, effet du vaccin dans la prévention de l'infection par le VIH", écrit ce spécialiste. Différents points restent à préciser, notamment la durée de la protection conférée par le vaccin et la contribution respectif de l'Alvac et de l'Aidsvac à l'effet du vaccin.

NEJM

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