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Une nouvelle technique de clonage des brebis

L'équipe de chercheurs d'Edimbourg qui, en 1996, avait réussi à cloner la brebis Dolly est, pour la première fois, parvenue à insérer un gène thérapeutique, exactement à l'endroit voulu, dans le patrimoine génétique de deux autres brebis, Cupidon et Diana. Selon le Pr Alexander King, auteur principal de ce travail, l'extension de cette technique au bétail pourrait avoir de multiples retombées bénéfiques en médecine humaine. Grâce à elle, les médecins pourraient ainsi réussir à supprimer les antigènes chargés de rejeter un organe étranger lors d'une greffe animal-homme, inactiver des gènes responsables de certaines maladies et préciser le placement de gènes destinés à produire, chez des animaux, les protéines nécessaires aux thérapies humaines. Grâce aux croisements réalisés par l'homme depuis des milliers d'années, les caractéristiques physiques et génétiques des brebis ont considérablement évolué : ces animaux sont devenus de véritables "usines à protéines sur pattes", capables de survivre dans des environnements hostiles tout en fournissant en abondance lait, viande, et laine. Cependant, en dépit des modifications successives subies par l'espèce ovine, les croisements sélectifs sont restés limités. Pour tenter d'améliorer la sélection, les chercheurs ont, depuis plusieurs années, recours à la transgénie. Relativement simple à mettre en oeuvre, cette technique nécessite seulement une injection d'ADN nu, c'est-à-dire débarrassé de ses protéines, dans le noyau d'un oeuf fertilisé. Mais la transgénie est loin d'être parfaite, notamment parce que l'ADN injecté s'intègre au hasard dans le génome de l'animal. Conséquences : le gène étranger n'est pas toujours exprimé dans le bon tissu ou au volume voulu. De plus, les gènes propres à l'animal ne peuvent pas être modifiés durablement, ce qui veut dire que la modification, même si elle est effective, n'est pas transmissible aux descendants de la brebis transgénique. Le clonage réalisé à PPL Therapeutics, à Roslin, près d'Edimbourg, a consisté à insérer un morceau d'ADN en un site précis du chromosome d'une cellule adulte, puis de la fusionner avec un oeuf dont le noyau avait été préalablement enlevé. Selon le Pr King, les brebis Cupidon et Diana obtenues à partir de ces oeufs bricolés sont aujourd'hui porteuses des modifications attendues et se portent bien. Dans un éditorial accompagnant cet article, les biologistes Milind Suraokar et Allan Bradley, du Baylor College of Medicine, à Houston, estiment que grâce au travail des chercheurs écossais, "on se trouve maintenant à l'aube d'une nouvelle ère de la génétique des mammifères". En agriculture, expliquent-ils, ce clonage pourrait être utilisé pour débarrasser les animaux de gènes indésirables, comme celui de la tremblante du mouton. En médecine, jusqu'à présent, il existait seulement des souris génétiquement modifiées pour porter un gène humain. Mais ces modèles n'étaient pas très précis en raison des trop grandes différences entre rongeurs et mammifères.

Brève rédigée par @RT Flash

BBC :

http://news.bbc.co.uk/hi/english/uk/scotland/newsid_810000/810785.stm

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