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Une nouvelle grippe espagnole pourrait tuer jusqu'à 81 millions de personnes dans le monde

Si un virus aussi dangereux que celui de la grippe espagnole en 1918 faisait son apparition aujourd'hui, il pourrait tuer jusqu'à 81 millions de personnes dans le monde, selon une nouvelle étude américaine publiée dans la revue "The Lancet".

C'est incroyablement élevé, observe le chercheur Chris Murray, de l'Université de Harvard. Le scientifique a réalisé cette étude en partie parce qu'il pensait que les estimations précédentes de 50 millions de morts étaient vraiment exagérées. "Nous pensions trouver un chiffre allant de 15 à 20 millions de morts", précise-t-il.

L'étude table sur une mortalité allant de 51 à 81 millions, avec une estimation médiane de 62 millions. Pour parvenir à ces chiffres, Chris Murray et ses collègues ont examiné tous les registres de décès disponibles de 1914 à 1923, provenant de 27 pays, notamment les chiffres provenant de 24 Etats américains, et de neuf provinces d'Inde.

Les chercheurs ont ensuite comparé le nombre de morts pendant la pandémie au nombre moyen de morts enregistrés avant la pandémie et après. Une façon de chiffrer la part prise par la grippe dans l'excès de mortalité. Ils ont ensuite appliqué ces données à la population mondiale à partir de l'année 2004.

Une des surprises a été de découvrir de grandes disparités parmi les régions, avec une variation de la mortalité allant de un à trente. Ainsi, 96 % des morts devraient, selon l'étude, survenir dans les pays en développement. Une donnée qui souligne combien le génome du virus ne suffit pas à lui seul à expliquer le nombre de morts survenant dans une région. Déterminer ces différents facteurs pourrait permettre d'éviter une catastrophe similaire dans le futur.

"Si nous arrivions à répondre à cette question, nous pourrions éclaircir le mystère et mettre en place des stratégies non médicamenteuses qui permettraient de diminuer la mortalité de façon significative", juge Chris Murray. Des questions comme la densité de population, la nutrition ou le statut immunitaire ont, selon lui, pu jouer un rôle.

Depuis l'arrivée de la menace du virus H5N1 de la grippe aviaire fin 2003, la communauté internationale a mis au point des plans de lutte contre l'infection. Les systèmes médicaux sont plus efficaces qu'ils ne l'étaient au siècle dernier, et la mise à disposition d'antiviraux et d'antibiotiques, qui n'existaient pas en 1918, peuvent aider de façon plus efficace. Toutefois, les pays en développement ne bénéficient pas de ces avancées.

Lancet

BBC

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