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Une nouvelle génération de satellites miniatures

Le Centre national d'études spatiales (CNES) s'apprête à expédier au-dessus de nos têtes les premiers exemplaires d'une nouvelle génération de satellites miniatures, conçus pour offrir aux scientifiques un billet pour l'espace à un tarif très attractif. Dès le 29 juin, le premier de cordée de cette filière baptisée Myriade, Demeter, doit s'envoler de Baïkonour (Kazakhstan) au sommet d'un ancien missile balistique SS-18 reconverti dans le civil, afin d'étudier les perturbations électromagnétiques générées par les tremblements de terre. Quatre mois plus tard, le numéro 2 de la série devrait décoller de Kourou (Guyane) en compagnie du satellite d'observation militaire Hélios-2, qui lui a offert un strapontin à bord d'une fusée Ariane 5. Parasol, c'est son nom, viendra s'accrocher à un "train" orbital inédit composé de trois autres engins chargés d'étudier la composition et la mécanique des nuages. Avec cette nouvelle série, le CNES tourne le dos à une certaine conception de l'activité spatiale. Finies les monstrueux camions orbitaux comme Envisat et ses 8 tonnes. Oubliées les missions hors de prix à la gestation semée d'embûches telles que Rosetta, lancée il y a deux semaines au bout de vingt ans de travail pour la bagatelle d'un milliard d'euros. "Ces missions ne seraient plus possibles aujourd'hui", constate la responsable de la filière au CNES, Marie-Anne Clair. "Avec Myriade, nous proposons un accès à l'espace plus rapide, environ trois ans entre le début du projet et le lancement, et moins coûteux, de 25 à 30 millions d'euros". Petit dé de 60 cm de côté pour une masse de 120 kg, l'engin Myriade est petit et léger, deux conditions indispensables pour lui permettre de s'inviter à bord des gros lanceurs modernes en tant que passager auxiliaire, pour un prix très abordable. Même miniature, l'engin n'en est pas moins un véhicule spatial à part entière, doté des mêmes systèmes que ses grands frères. Sur ce cube de série seront arrimées les charges utiles propres à chaque mission. "Un peu comme sur une voiture", explique Christian Cazaux, chargé de l'intégration au CNES. "La carrosserie et le moteur sont les mêmes sur chaque modèle. D'où un évident gain de prix. Seules les options changent". Une philosophie proche du fameux "faster, better, cheaper" ("plus vite, meilleur, moins cher") développé en son temps par la NASA américaine avant d'être définitivement abandonné après le fiasco des sondes martiennes Polar Lander et Climate Orbiter à la fin de l'année 1999. Mais attention", prévient toutefois Marie-Anne Clair, "nous avons adapté ce principe en multipliant les vérifications. Tout est une question de gestion des risques. Nous ne sommes pas au niveau de redondance d'un satellite Spot mais nous proposons un véhicule bon marché qui reste utilisable avec sécurité". Née à sa demande, la filière Myriade, sans équivalent dans le monde, vise d'abord la communauté scientifique. "Pour 30 millions d'euros, elle rend possible des missions exploratoires sans garantie absolue de succès", souligne Mme Clair. A Demeter et Parasol devraient ainsi succéder deux autres missions scientifiques, Microscope et Picard. Pour le reste, si leur taille leur interdit le marché juteux des télécommunications, Myriade espère séduire d'autres pays. Mandatés par le CNES, les industriels Alcatel Space et Astrium ont déjà commencé à prospecter d'éventuels clients à l'exportation.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/040315/202/3p5rl.html

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