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Un nouveau radio-isotope pour traiter le cancer

Pour traiter les leucémies et les métastases des cancers évolués, on dispose essentiellement de deux arsenaux thérapeutiques : la chimiothérapie et la radiothérapie. L'une et l'autre ont leurs indications en fonction du malade et de la tumeur, leurs avantages et leurs inconvénients. L'un d'eux est qu'elles détruisent les cellules tumorales, mais peuvent aussi endommager des cellules saines. C'est pourquoi les chercheurs conçoivent des molécules radioactives toujours mieux ciblées sur les cellules tumorales et émettant un rayonnement très focalisé. Les équipes de l'Institut Laue-Langevin (IIL) à Grenoble, de l'Institut Paul Scherrer, à Villigen, en Suisse, et de l'Université technique de Munich, en Allemagne, viennent de mettre au point un radio-isotope présentant ces propriétés.

Ces chercheurs ont choisi le terbium 161 (161Tb). Son noyau radioactif se désexcite en émettant des électrons par rayonnement bêta, comme d'autres radio-isotopes actuellement utilisés. Ce noyau peut aussi transférer une partie de son énergie par couplage à un électron proche ; ce dernier s'échappe, provoquant un réarrangement des couches électroniques qui aboutit à l'émission d'électrons dits Auger. Peu énergétiques, ces derniers parcourent moins de quelques dizaines de micromètres, soit environ la taille d'une cellule. Ils sont environ deux fois plus nombreux que les électrons bêta, plus énergétiques, qui parcourent la matière sur plusieurs millimètres.

Le terbium 161 est obtenu artificiellement en irradiant une cible enrichie en gadolinium 160 par le flux de neutrons dans le réacteur nucléaire de l'ill. Le radio-isotope purifié est ensuite couplé à un « vecteur » biologique qui reconnaît spécifiquement les cellules tumorales. D'où le nom de radiothérapie vectorielle donné à la méthode. Le complexe, injecté au patient, se lie aux cellules cancéreuses, par exemple de certaines tumeurs gastro-intestinales. Le faible rayonnement gamma également émis par le terbium 161 permet de visualiser, au moyen d'un scanner adapté, si l'« adressage » a été correct.

Pour La Science

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