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Des neurones humains spécialisés à partir de cellules souches embryonnaires

Des neurones humains capables de sécréter une substance chimique qui fait défaut dans la maladie de Parkinson ont pu être créés à partir de cellules souches embryonnaires, offrant un nouvel espoir thérapeutique à venir pour les malades, selon une étude.publiée par les comptes rendus de l'Académie des sciences américaines (Pnas). L'équipe de biologistes, dirigée par le docteur Lorenz Studer (laboratoire des cellules souches et de biologie tumorale, Sloan-Kettering Cancer Center, New York), vient pour la première fois, de démontrer -in vitro - que l'évolution de cellules souches prélevées sur des embryons humains pouvait être sélectivement dirigée afin d'aboutir à des neurones producteurs de dopamine. Réussir à guider aussi finement la spécialisation ("différenciation") de ces cellules souches embryonnaire, potentiellement susceptibles de donner toutes les variétés de cellules formant notre organisme, est un des grands enjeux pour pouvoir concrétiser leur utilisation thérapeutique, sous forme de greffes par exemple. "C'est une étape-clé. Ce résultat était indispensable à tout test pré-clinique", a indiqué à l'AFP le premier signataire de l'article, le biologiste français Anselme Perrier. Les "résultats ont été confirmés à partir de trois lignées différentes de cellules souches humaines et deux de singes", soulignent les auteurs de la publication. "Le fonctionnement de ces neurones a été testé in vitro (vérification de l'activité électrique des cellules, de la production de dopamine)", souligne le biologiste. "On a maintenant les outils" pour procéder aux étapes suivantes, dit-il. "Il reste à présent à passer aux tests sur les animaux, les rats, puis les singes", poursuit Anselme Perrier actuellement dans le laboratoire de l'équipe renommée de Marc Peschanski (Inserm) pour ses recherches sur le Parkinson. La possibilité de disposer de quantités quasi illimitées de neurones dopaminergiques marque la première étape : "une cellule souche embryonnaire permet d'obtenir dix mille neurones, une boîte de culture (6 cm de diamètre) de ces cellules, un million", selon M. Perrier. Si les essais s'avèrent concluants, pour le traitement des malades "le goulot d'étranglement sera plutôt la chirurgie", estime-t-il. La greffe réparatrice intracérébrale consiste à injecter les cellules ad hoc directement sur place dans une région précise du cerveau. Un geste relevant de la neurochirurgie. De précédentes expériences avaient permis chez la souris d'obtenir des cellules du système nerveux central (astrocytes, neurones...). Mais aucune n'était parvenue à une différenciation aussi précise aboutissant à disposer d'un type précis de neurones humains. Tremblements des membres au repos, rigidité musculaire, rareté et lenteur des mouvements marquent cette maladie neuro-dégénérative - la "paralysie agitante" décrite en 1817 par le médecin britannique James Parkinson - qui touche 1% à 2% de la population de plus de 65 ans. Sa fréquence augmente avec l'âge. Mais elle peut atteindre des sujets plus jeunes. Près de 10 % des parkinsoniens ont moins de 40 ans. La maladie, pour laquelle il existe des prédispositions familiales et génétiques, s'explique chimiquement par la destruction de cellules nerveuses, des neurones qui produisent la dopamine, situés dans une structure cérébrale nommée "substance noire". La dopamine est un messager chimique, servant à la communication entre neurones, qui facilite l'exécution des mouvements.

PNAS : http://www.pnas.org/cgi/content/abstract/0404700101v1

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