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LA NASA annonce avoir découvert d'importantes quantités d'eau gelée sur la Lune

De l'eau gelée sur la Lune, en quantités "importantes". C'est la découverte annoncée par la NASA, qui avait précipité 9 octobre dernier deux engins spatiaux près du pôle sud lunaire afin de soulever un important panache de poussières et débris. Les premières analyses, a expliqué l'agence spatiale américaine, ont permis de mettre en évidence la présence d'eau, sous forme de glace et de vapeur.

Le 9 octobre, l'étage supérieur d'une fusée Centaur a tout d'abord percuté le cratère lunaire Cabeus, situé dans une région cachée en permanence. Le violent impact a soulevé du fond du cratère un important panache de vapeur, poussières et débris, mesurant quelque 1,6km de haut. Ces matériaux, selon la NASA, n'avaient pas "vu la lumière du soleil depuis des milliards d'années".Quelques minutes après l'étage supérieur de Centaur, une sonde LCROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite) s'écrasait à son tour au fond du cratère, après avoir mesuré les débris émis lors de la première collision.

Depuis lors, les scientifiques de la NASA ont travaillé sans relâche pour analyser la "riche" moisson de données transmises par la sonde, notamment équipée de spectomètres. Ces instruments examinent la lumière émise ou absorbée par des matériaux, ce qui permet d'établir leur composition. "Oui, nous avons trouvé de l'eau, et pas qu'un peu. Nous en avons trouvé une quantité importante", l'équivalent de 95 litres, a expliqué au cours d'une conférence de presse Anthony Colaprete, principal responsable scientifique de la mission LCROSS.

Ces quantités ont été estimées à partir de l'analyse du panache de débris, et ne concernent donc qu'un point précis de la Lune, qui pourrait receler des quantités d'eau encore plus importantes, a-t-il noté. Selon Michael Wargo, responsable scientifique lunaire de la NASA, "nous dévoilons des mystères de notre plus proche voisin, et par extension du système solaire. La Lune recèle de nombreux secrets, et LCROSS contribue à notre compréhension".

L'annonce de cette découverte conforte les partisans de la reprise des missions d'exploration lunaire, 40 ans après le programme Apollo (1969-1972). Disposer d'eau en quantité suffisante, font-ils valoir, permettrait de faciliter l'implantation d'une base lunaire permanente. "Avoir la preuve qu'il y a de l'eau en quantité importante est un pas important faisant de la Lune un endroit intéressant où aller", estime ainsi John Logsdon, de l'Université George Washington.

Fin octobre, la NASA a lancé depuis le Centre spatial Kennedy à Cap Canaveral, en Floride, sa nouvelle fusée Ares 1-X, pour un bref vol d'essai considéré comme une première étape avant la reprise des missions lunaires américaines à l'horizon 2020. La Maison Blanche réévalue toutefois le programme de vols spatiaux habités et pourrait abandonner Ares 1 pour un autre type de fusée et peut-être une autre destination, comme Mars.

Les astronautes du programme Apollo avaient ramené des échantillons du sol et de roches lunaires, qui n'avaient pas révélé la présence d'eau. Mais au cours des dernières années, des sondes de la NASA ont détecté des émanations d'hydrogène dans des cratères situés près des pôles lunaires, ce qui laissait supposer la présence de glace. La mission du 9 octobre, et les informations transmises par LCROSS en apportent la confirmation. La Lune, "plutôt qu'un monde immuable et mort, pourrait en fait être très dynamique et intéressant", observe Greg Delory, de l'Université de Berkeley en Californie, qui n'a pas participé aux travaux de la NASA.

L'astronaute Buzz Aldrin, qui marcha sur la Lune avec Neil Armstrong en 1969, s'est dit heureux de cette découverte, mais estime que les Etats-Unis devraient plutôt concentrer leurs efforts sur l'exploration de Mars. "Les gens vont réagir de façon excessive à cette nouvelle et dire, 'allons faire la ruée vers l'eau sur la Lune'. Cela ne se justifie pas", dit-il.

CP

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