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Les nanomédicaments sortent des laboratoires

Le nanomonde n'est plus une utopie : ses promesses commencent à se concrétiser, particulièrement dans le domaine de la santé. Ainsi en va-t-il des médicaments du futur - les nanomédicaments - que permettent d'ores et déjà d'élaborer les nanotechnologies, en usinant la matière à l'échelle du milliardième de mètre, soit la taille d'une molécule.

Avec les chimiothérapies actuelles, il est souvent difficile d'"adresser" une molécule thérapeutique vers l'organe, le tissu ou la cellule malade. Les principes actifs du médicament peuvent être libérés loin du site d'action visé, perdant ainsi de leur efficacité et risquant, de surcroît, d'entraîner des effets secondaires toxiques pour des zones saines de l'organisme.

La mise au point de vecteurs de médicaments de taille nanométrique est en passe de contourner cet obstacle, explique Patrick Couvreur, directeur de l'unité physico-chimie, pharmacotechnie et biopharmacie (université de Paris-XI-CNRS). Le principe consiste à insérer la molécule active dans de minuscules capsules ou vésicules creuses, ou encore à l'introduire dans des nanotubes de carbone, qui la protègent et permettent, une fois cette nanosonde introduite dans l'organisme par voie intraveineuse ou orale, de contrôler sa libération dans le temps et dans l'espace.

Des tests sur des souris ont montré que le même médicament, administré sous forme de nanoparticules, s'avère non seulement actif à dose beaucoup plus faible, mais, en outre n'entraîne pas d'insuffisance cardiaque, sa diffusion restant cantonnée à la zone hépatique. Des essais cliniques sur l'homme sont en cours et une start-up, Bioalliance, employant 70 personnes et cotée en Bourse, a été créée pour exploiter ce procédé.

Que faire toutefois quand la tumeur ou la pathologie n'est pas localisée dans un organe ? Les chercheurs développent aujourd'hui des nanovecteurs de deuxième génération, dits "furtifs" parce qu'ils sont recouverts d'une sorte de leurre : des polymères qui leur permettent d'échapper à la traque des macrophages du foie. Ces clandestins parviennent ainsi à franchir la barrière hématoencéphalique, ce qui ouvre des espoirs nouveaux pour le traitement des tumeurs ou des maladies dégénératives cérébrales.

Déjà, annonce Patrick Couvreur, des nanovecteurs de troisième génération sont à l'étude. Dotés d'une "tête chercheuse" - des ligands (anticorps, peptides, sucres, acides) reconnaissant les antigènes ou les récepteurs spécifiques des cellules cancéreuses ou infectées -, ils seront capables d'atteindre précisément leur cible. Autre avantage de ces missiles intelligents miniaturisés : il est possible d'y intégrer des nanoparticules métalliques qui, excitées par un laser ou des ultrasons, s'échauffent et détruisent, sélectivement, les cellules tumorales.

Les nanotechnologies ouvrent encore d'autres voies à la médecine de demain. Ainsi, les chercheurs évoquent des laboratoires sur puces, ou biopuces, pour les diagnostics et les tests génétiques précoces, ou bien des prothèses et implants rendus, grâce aux nanomatériaux, plus résistants et davantage biocompatibles

LM

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