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Nanomédecine : comment échapper à la réponse immunitaire?

Les chercheurs sont aujourd'hui capables d'administrer des produits actifs médicamenteux à travers les barrières de protection du corps en les empaquetant dans des nanoparticules de la taille d'un virus. De nouvelles recherches répondent aujourd'hui à un autre défi de la nanomédecine : comment échapper à la réponse immunitaire ?

La médecine à une échelle nanoscopique offre un nombre extraordinaire de nouvelles possibilités pour le traitement précis de maladies humaines. Cela ressemble parfois à de la science-fiction, mais les chercheurs ont petit à petit découvert son potentiel. "Les chercheurs peuvent aujourd'hui empaqueter des substances médicamenteuses dans des nanoparticules de la taille d'un virus. Ces nanoparticules sont efficaces pour la distribution des médicaments, car elles peuvent très précisément trouver les cellules malades et leur apporter les médicaments. Cela signifie qu'on peut travailler avec des quantités bien inférieures de médicaments, et ainsi réduire les effets secondaires", explique le professeur Moein Moghimi de la Faculté de Pharmacie de l'Université de Copenhague, qui a publié en collaboration avec des collègues danois et étrangers un article dans la revue scientifique ACS Nano sur les réactions immunitaires humaines aux nanoparticules.

Les chercheurs ont en effet démontré que la surface des particules a une importance majeure dans l'activation de la réponse immunitaire - la couche polymère de protection peut être dessinée de plusieurs formes différentes, et la forme finale modifie drastiquement la réponse immunitaire du corps. "Délivrer des médicaments grâce à des nanoparticules couvertes d'une couche de polymères solubles dans l'eau est une solution efficace. La surface ressemble à de l'eau et les particules ressemblent donc moins à des particules nocives pour le système immunitaire corporel ; il s'agit en quelque sorte d'un camouflage. La couche protectrice leur permet de circuler relativement longtemps dans le système sanguin, et augmente donc leurs chances de trouver leur objectif. Cependant, la partie du système immunitaire appelée système complémentaire peut toujours être influencée par ces particules. Nous avons justement publié des résultats qui montrent que même la forme de la couche protectrice a une influence sur la réaction immunitaire associée", continue Moein Moghimi.

Le professeur Moein Moghimi se concentre sur la nanotoxicologie, et les nombreuses conséquences de la distribution de médicaments avec des nanoparticules. "Nos derniers résultats montrent qu'il faut être très prudent lorsque l'on dessine la forme finale de la couche protectrice de la nanoparticule qui doit se promener dans le corps. Nous avons essayé deux types différents : une forme en champignon et une forme en brosse et les deux ont activé le système immunitaire complémentaire, mais de manière complètement différente", poursuit Moein Moghimi.

Ces résultats sont d'une grande importance clinique. Une activation de la réponse immunitaire peut donner des réactions violentes chez certains patients, et serait équivalente aux effets secondaires des médicaments actuellement utilisés, mais en taille nanoscopique. Le futur défi est de former des nanoparticules compatibles avec des fluides corporels, qui soient donc hydrophile, mais qui parviennent en même temps à passer au travers de la barrière immunitaire.

BE

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