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Mon dentiste est un robot !

Depuis 2002, la technologie haptique Virtuose est disponible commercialement pour les entreprises du secteur transports. En 2003, cette même technologie est entrée dans les blocs opératoires. Le Laboratoire d'intégration des systèmes et des technologies (LIST) vient en effet d'adapter les bras à retour d'effort Virtuose aux besoins de la chirurgie maxillo-faciale. De l'industrie à la dentisterie, la robotique se démocratise.

La technique, efficace, comporte néanmoins un risque : celui de toucher le nerf maxillaire et d'entraîner une paralysie faciale. Un robot disponible commercialement depuis fin 2002, destiné à l'industrie automobile et aéronautique, pourrait écarter le danger. "Ce robot, conçu chez nous et construit par Haption, une start-up issue du CEA, est un bras à retour d'effort baptisé Virtuose, indique Philippe Gravez, responsable des applications robotiques chirurgicales au CEA/LIST. Il permet aux industriels de travailler sur des maquettes numériques 20 fois moins chères que les maquettes réelles, en procurant la sensation du toucher." Pour appliquer Virtuose à la chirurgie maxillo-faciale, l'équipe du CEA a couplé son bras à l'imagerie médicale. Avant l'intervention, le chirurgien dentiste repère le nerf maxillaire sur une image 3D de la mâchoire du patient, obtenue à partir d'un scanner, et définit la zone de sécurité que la fraise ne doit pas atteindre. Très mobile et peu encombrant, le robot sait se faire oublier, mais il intervient dès que l'instrument s'approche du nerf maxillaire, en résistant au geste du médecin. Le système vient d'être expérimenté sur un patient virtuel par Farid Taha, chirurgien maxillo-facial du CHU d'Amiens. Dès 2004, il sera testé sur un modèle en résine, présentant les propriétés mécaniques d'une mâchoire humaine. "Notre objectif est de multiplier les applications médicales de la technologie Virtuose, souligne Philippe Gravez. Nous pourrons ainsi diminuer les coûts de développement des systèmes robotiques - de l'ordre de la centaine de millions d'euros - qui pénalisent l'innovation dans le domaine chirurgical."Les technologies sont nées pour l'industrie, les compétences existent au CEA, les besoins se multiplient en milieu hospitalier ; reste à développer le tissu industriel qui équipera les blocs opératoires, pour des interventions chirurgicales plus confortables et encore plus sûres.

CEA : http://www.cea-technologies.com/infocom/69-1201.html

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