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Les minisatellites à l'assaut du ciel

Quarante centimètres de côté, vingt de hauteur, et dix kilos, à peine la taille d'un téléviseur, telles sont les " mensurations " étonnantes des trois nouveaux vaisseaux octogonaux sélectionnés par la Nasa. Mission : surveiller la magnétosphère, la zone qui entoure notre planète entre 600 et 90 000 kilomètres et vérifier qu'une constellation de minisatellites est efficace pour l'exploration spatiale. Ensuite, s'ils donnent satisfaction, la Nasa lancera de telles constellations à l'assaut de l'espace profond. Le lancement est prévu en 2003. Les trois petits satellites octogonaux seront conduits à 90000 kilomètres, à la frontière de la magnétosphère terrestre où ils évolueront en une formation baptisée Nanosat Constellation Trailblazer (NCT). Le programme, Space Technology Five (ST5), dont le coût total s'élève à 28 millions de dollars (environ 168 millions de francs), a pour mission de vérifier la solidité des minisatellites. Il s'agit en particulier de constater les effets de l'activité solaire sur les vaisseaux, sur leur puissance électrique et sur leurs systèmes de communications. Le choix de la magnétosphère est très judicieux pour ce genre d'observation car c'est une zone assez hostile, constamment soumise à un flux de particules chargées issues du vent solaire. Des particules nocives pour les circuits électroniques des appareils embarqués. Les résultats seront utilisés pour d'autres missions de la Nasa, notamment Magnetospheric Constellation, dont l'objectif sera de caractériser l'interaction entre le vent solaire et la magnétosphère. Mais le véritable défi du ST5 est de faire évoluer de conserve les trois microsatellites. Certes, des constellations de satellites de télécommunications ont déjà occupé la banlieue terrestre. Mais c'est la première fois qu'une telle flottille ira aussi loin avec des vaisseaux indépendants les uns des autres. Leurs distances relatives varieront de 100 à 1000 kilomètres. Autrement dit, chacun suivra sa propre orbite. Ils évolueront un peu comme la Santa Maria, la Pinta et la Niña de Christophe Colomb... Grâce au GPS, chaque sonde connaîtra sa position par rapport aux autres et réagira en temps réel. Ainsi, si un (ou plusieurs) vaisseau se perdait, c'est-à-dire n'arrivait plus à maintenir son orbite, une redéfinition de celle-ci et une reconfiguration de la constellation seraient malgré tout possibles. Le ST5 annonce le retour de la Nasa dans l'exploration de l'espace. Après une longue période sans réel programme, l'Agence américaine attaque le nouveau millénaire avec le NMP (New Millenium Program), un programme qui vise à inventer des techniques d'exploration moins onéreuses que celles des années passées (lire l'encadré ci-dessous). Les minivaisseaux octogonaux répondent à cette nouvelle orientation. De fait, ils coûtent moins cher à fabriquer que les gros et, surtout, ils exigent des lanceurs moins puissants (donc moins onéreux), à condition de développer des micro et des nanotechnologies. Le second objectif du NMP est d'arriver à faire des vaisseaux " intelligents " capables de se déplacer sans personne à bord. Les nouvelles sondes doivent donc s'autodiriger, et s'auto- réparer avec une limitation draconienne de leur puissance énergétique à 20 watts. Cette autosuffisance des vaisseaux diminue le nombre de personnes au sol attachées à la surveillance de la mission. Enfin, l'envoi d'une grappe de satellites permet d'envisager la perte de l'un d'entre eux sans que la mission soit ipso facto terminée.

Sciences&Avenir : http://www.sciences-et-avenir.com/comprendre/art1.html

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