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Microsoft offre d'ouvrir son code-source aux gouvernements

Microsoft a annoncé le 15 janvier l'ouverture de son code-source aux gouvernements et organisations internationales de la planète. Selon Microsoft, le "Government Security Program" permettra aux gouvernements d'étudier ce code-source dans la perspective d'améliorer la sécurité des logiciels qu'ils emploient notamment pour la surveillance des données personnelles, dans le domaine fiscal ou pour garantir la sûreté nationale. La décision vise surtout à renforcer la position de la firme de Redmond sur le marché des services publics, dont il est, selon les chiffres, le premier ou le deuxième plus gros fournisseur de logiciels. "Nous avons tout intérêt, commercial, à ce que les gens soient complètement à l'aise avec nos logiciels, qu'ils exécutent des missions sensibles ou non", a expliqué à Reuters Craig Mundie, directeur technologique de Microsoft. L'Otan et la Russie ont d'ores et déjà accepté l'idée de ce programme et les négociations se poursuivent avec une soixantaine d'autres gouvernements et organisations, a-t-il ajouté. Toute annonce de coopération entre Microsoft et un gouvernement sera laissée à la discrétion de ce dernier, a insisté Mundie. En réalité, Microsoft agit sous la pression du logiciel libre, qui devient une alternative de plus en plus tentante pour les organismes publics face à des systèmes d'exploitation propriétaires aux coûts exorbitants. Les logiciels libres, dont le plus célèbre Linux, sont en "open source". Par définition, tout le monde peut connaître leur mode de fonctionnement et l'améliorer, ce qui les rend plus sûrs, estiment leurs partisans. En juin dernier, International Business Machines, grand rival de Microsoft, signait un accord avec le gouvernement allemand visant la fourniture de systèmes d'exploitation libres à certaines administrations. Les logiciels ouverts ont également l'avantage, aux yeux des gouvernements, d'être gratuits et de pouvoir être copiés ou modifiés contrairement à Windows et aux autres logiciels de Microsoft. "Ils tentent d'empêcher que d'autres plates-formes logicielles fassent leur entrée dans les organismes gouvernementaux", estime Rob Enderle, analyste du cabinet de recherches Giga Information Group. "S'ils parviennent à ce que les gouvernements se sentent totalement à l'aise, ils pourront alors tenir ces plates-formes à distance. (Une initiative de ce genre) peut vous faire passer au rang de standard (logiciel d'une organisation)", ajoute-t-il. Jusqu'à maintenant, de nombreux gouvernements ont mis au point leurs propres logiciels. La complexité et le coût de tels systèmes propriétaires commencent à les faire réfléchir. L'opération séduction de Microsoft consiste donc à leur fournir le code-source via internet, à condition que les gouvernements ne le dévoilent pas à leur tour. Le tout se fera sur une base contractuelle mais sans frais d'accès, l'éditeur promettant également documentation et équipes de suivi. L'idée d'ouvrir les portes de ses programmes informatiques n'est pas nouvelle chez Microsoft. C'est la portée de son initiative de mardi qui surprend. En 2000, l'éditeur de logiciels avait lancé la Shared Source Initiative, ouvrant son code-source à d'autres éditeurs ainsi qu'à des laboratoires de recherche et des écoles. Ce projet permettait aux partenaires de Microsoft de se baser sur le code-source de Windows mais pas de le modifier ni de le copier. Pour autant, tout n'est peut-être pas aussi transparent que Microsoft le laisse entendre, soulignent certains. Rien ne pourra prouver aux gouvernements que le code-source, code textuel à partir duquel sera généré une version exécutable du programme, est réellement la base du système d'exploitation, explique Dan Kusnetzky, vice-président du cabinet de recherches technologiques International Data Corp (IDC), chargé des systèmes logiciels. Cela s'explique par le fait que le code-source est "écrit" dans un langage informatique que seules les machines peuvent comprendre. La façon dont ces programmes interagissent à l'intérieur d'un logiciel est extrêmement difficile à déchiffrer, ajoute-t-il.

BBC : http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/2659857.stm

C/NET : http://news.com.com/2100-1001-980666.html?tag=fd_lede1_hed

WP : http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A57396-2003Jan14.html

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