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La météo se prépare à un grand bond en avant avec le satellite MSG

Alors que les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient, l'Agence spatiale européenne (ESA) va lancer un satellite météorologique qui devrait accroître considérablement la précision des données disponibles pour la recherche et les applications. De nombreux domaines sont concernés, de l'agriculture au sport en passant par de multiples activités de la vie quotidienne. Le satellite Meteosat de seconde génération MSG-1, premier d'une série prévue pour en compter trois, devrait être lancé par la fusée Ariane-5 le 27 août pour tourner en orbite géostationnaire, à 36.000 kilomètres à la verticale des côtes de l'Afrique de l'Ouest, en pointant vers les différents continents un puissant instrument de prise d'images. Il pourra ainsi observer la troposphère, la couche inférieure de l'atmosphère terrestre, dont l'épaisseur varie de 8km aux pôles à 17km sur l'équateur. C'est là que circule la majeure partie de l'air et que se produisent les changements climatiques. Le programme durera au moins 12 ans. Les nouveaux satellites sont plus lourds (1,8 tonne) que les Meteosat (720 kilos), dont sept exemplaires ont été lancés en vingt ans, mais ont des performances "dix fois meilleures que celles des actuels Meteosat", selon Patrick Maure, responsable du programme MSG chez Aérospatiale. En effet, le radiomètre SEVIRI (Spinning Enhanced Visible & Infrared Imager, instrument de mesure de l'intensité des rayonnements) dont sera équipé MSG-1 possède douze canaux de données contre trois pour les Meteosat actuels, les images étant transmises tous les quarts d'heure au lieu de chaque demi-heure, et le canal HRV (Haute Résolution Visible) possède une résolution de 1km au lieu de 2,5km. Ces satellites sont en outre plus stables et moins sensibles aux interférences que leurs prédécesseurs. Au final, MSG multipliera par dix la quantité de données brutes, ce qui nécessite des logiciels spécialement conçus à cet effet. Le coût des services est d'environ 10 millions d'euros par an, pour des bénéfices estimés à 140 millions d'euros par an rien que pour l'Europe. Les domaines d'applications: l'agriculture, le trafic maritime, le contrôle aérien (prévoir les orages par exemple), le rail, l'industrie du bâtiment (savoir quand commencer un chantier de plein air), le chauffage (prévoir la demande)... Les satellites de seconde génération permettront peut-être de trouver l'origine de l'apparente progression des phénomènes climatiques exceptionnels: l'année 2001, avec des conditions météorologiques extrêmes sur toute la planète, a été la plus chaude jamais enregistrée à l'exception de 1988, et 2002 est en train de prendre le même chemin, avec une moyenne des températures supérieure de 0,71°C à celle enregistrée entre 1961 et 1990, selon l'ESA. La première société européenne de réassurance (assureur des assureurs), l'Allemande Munich Re, estime que le coût des dommages occasionnés par les catastrophes naturelles, comme les tempêtes de décembre 1999 ou les inondations actuelles, a pratiquement été multiplié par dix entre 1960 et les années 90, pour atteindre un total de 614 milliards d'euros entre 1990 et 1999. La tendance actuelle est au doublement des dommages tous les dix ans ou presque. Les données de MSG devraient permettre de prévenir ou d'atténuer les dégâts. Les nouveaux satellites amélioreront aussi les prévisions à long terme sur le changement climatique et ses effets. "Il faut s'attendre à voir émerger de nouvelles disciplines au sein de la science météorologique dès que les centres de recherche et les universités disposeront des données de MSG", estime Andreas Ottenbacher, météorologue à l'ESA. "Je crois fermement que nous verrons apparaître d'ici deux ou trois ans de nouveaux types de produits et services qu'il est encore difficile d'imaginer aujourd'hui".

AP : http://fr.news.yahoo.com/020815/5/2praq.html

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