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Des mesures favorables à l'innovation

Le ministre de l'Education et de la Recherche, Claude Allègre, indique dans une interview au Figaro que " les particuliers qui financeront les entreprises innovantes pourront déduire cet investissement de leurs impôts à hauteur de 400.000 francs ". Le ministre ne précise pas quelle proportion de la somme investie pourra être déduite. Aujourd'hui, l'investissement dans une PME donne droit à une réduction d'impôt équivalente à 25 % de la souscription au capital, dans la limite de 75.000 francs (pour un couple). Autrement dit, la réduction d'impôt ne peut dépasser un quart de ce montant de 75.000 francs, soit 18.750 francs. et ce dispositif doit prendre fin le 31 décembre 1998. Cette nouvelle incitation fiscale, qui s'ajoute aux Fonds Communs de Placement Pour l'Innovation, vient à point nommé car la France doit absolument lever tous les freins administratifs et fiscaux qui entravent trop souvent sa capacité d'innovation. A cet égard nous devons nous inspirer de l'exemple américain, comme le souligne un article de l'Express qui rappelle que l'Innovation, la prise de risques, l' accès au capital et les stock options constituent le credo des entrepreneurs de la Silicon Valley, ainsi que celui d'une multitude de PME-PMI, les fameuses start up. La célèbre Silicon Valley demeure le grand laboratoire américain en matière d'innovation économique et technologique. On y applique en effet les dernières techniques prophétiques de management et de gestion. Et c'est sans complexe que de jeunes dirigeants français, rassemblés dans une association créée en 1997, Croissance plus, sensibilisent notre pays aux recettes de l'eldorado américain. Leur credo repose sur quatre principes qui marquent leur vision positive de l'avenir: l'innovation, la prise de risque, l'accès au capital des financiers et l'attraction du personnel via les stock options (actions acquises à des prix inférieurs à ceux du marché) et, enfin, la conquête des marchés internationaux. "Nous avons prouvé que ce modèle était exportable en France", affirme Denis Payre, ex-PDG de Business Objects, l'une des plus belles réussites du high-tech de ces dernières années. Aujourd'hui, Denis Payre est investisseur en capital-risque et préside Croissance plus. Lui et les six autres membres fondateurs de l'association ne manquent pas d'arguments de poids: de 1991 à 1996, ils ont triplé leur chiffre d'affaires et créé plus de 4 000 emplois ! Depuis, d'autres chefs d'entreprise les ont rejoints et la plupart envisagent une implantation à New York ou Los Angeles. "Comment passer à côté d'un pays qui représente à lui seul 50 % du marché ?" s'interroge Louis Gay, ancien pilote de chasse et patron de Datops, une société qui commercialise un CD-ROM capable de traiter et de sélectionner les millions d'informations qui circulent quotidiennement sur le Web. Un tiers des sociétés passe le cap des trois ans C'est donc vers ce modèle que tendent les start up. La plupart des sociétés nouvellement créées proposent des services pour Internet ou Intranet. A l'arrivée, un tiers seulement parviennent véritablement à s'installer; les autres meurent ou sont rachetées faute d'une gestion rigoureuse. Administration lourde et lente, paperasserie étouffante, fiscalité handicapante, systèmes d'aides confus... Les reproches ne manquent pas pour dénoncer les freins français à l'esprit d'initiative. "Heureusement, il semble que ce gouvernement ait compris certaines choses", remarque Denis Payre, qui se réjouit des récentes mesures du ministre de l'Economie, lequel est revenu sur la loi rétroactive de 1996. Cette loi taxait les entreprises dont les salariés avaient revendu leurs stock options moins de cinq ans après les avoir acquises. Une pilule d'autant plus difficile à avaler que la distribution d'actions de la société remplit un rôle déterminant dans ce secteur. D'autres signes encourageants marquent la volonté des pouvoirs publics de soutenir les entrepreneurs: par exemple, la création des fonds communs pour l'innovation (FCPI), ouverts aux petits épargnants. Mais la mesure la plus appréciée reste l'ouverture en 1996 du nouveau marché. A l'image du Nasdaq américain (où sont cotés Microsoft et Intel), il permet aux sociétés de trouver les fonds indispensables à leur développement. De janvier à mars 1998, l'indice de ce marché a progressé de 38 %, contre 17 % pour le CAC 40. Un bon début, même si, avec une valeur totale des titres estimée à 10 milliards de francs, on est loin des 9 000 milliards de francs du Nasdaq.

(L'Express/30:06:98) http://www.lexpress.presse.fr

(Le Figaro:30:06:98) http://www.lefigaro.fr

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