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Même un faible niveau de pollution augmente les risques de cancer du poumon

Des chercheurs de l'Université d'Edimbourg en Ecosse, dirigés par Ole Raaschou-Nielsen, ont réalisé une méta-analyse sur 35 études internationales pour mieux évaluer les effets sur la santé des particules fines et de quatre autres polluants atmosphériques (monoxyde de carbone, dioxyde de soufre, dioxyde d'azote et ozone).

Leurs conclusions sont sans appel : une exposition régulière de longue durée à la pollution de l'air accroît le risque de cancer du poumon et une exposition, même ponctuelle à la pollution, augmente le risque d'être hospitalisé ou de mourir d'une insuffisance cardiaque.

Ce travail, qui concernait 313 000 personnes, a montré qu'une hausse de la pollution aux particules fines (PM2,5) de 5 microgrammes par mètre cube augmentait le risque de cancer du poumon de 18 %. La hausse des particules (PM10) de 10 µg par m3 augmente pour sa part ce risque de 22 %.

Actuellement, l'Union européenne a fixé des seuils limites pour la qualité de l'air à 40 µg par m3 pour les PM10 et à 25 µg par m3 pour les PM2,5. Ces normes sont beaucoup moins sévères que celles préconisées par l'OMS : 20µg par m3 pour les PM10 et 10 µg par m3 pour les PM2,5.

Mais le principal enseignement de cette recherche est que le risque de cancer du poumon subsiste, même en cas d'exposition faible à ces polluants et même quand les normes européennes actuelles sont respectées.

Cette étude montre enfin, qu'en cas d' exposition ponctuelle à ces polluants, le risque d'hospitalisation ou de décès des suites d'une insuffisance cardiaque est augmenté de 3 %, sauf pour un pic d'ozone. En modélisant la situation, les chercheurs ont estimé qu'il serait possible d'éviter 8.000 hospitalisations pour insuffisance cardiaque aux Etats-Unis en réduisant le niveau des seuls PM2,5 de 3,9µg.

En France, la situation est également préoccupante. L'étude européenne Aphekom, la plus complète à ce jour, a analysé 25 villes européennes, dont 9 métropoles françaises. Selon ce travail qui concerne au total 12 millions de personnes, la pollution réduit l'espérance de vie de 3,6 à 7,5 mois selon les villes. Les chercheurs en déduisent que cette pollution aux particules fines entraîne le décès prématuré d'environ 3 000 personnes par an dans ces zones et, par extrapolation, d'environ 15 000 personnes au total en France.

Ces différentes études semblent donc indiquer que l'impact de la pollution et des particules fines a été sous-évalué et pose également la question du durcissement des normes européennes en matière de pollution et de leur alignement sur les recommandations plus sévères de l'OMS.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

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