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La médecine régénératrice ouvre de fascinantes perspectives

L'Académie des sciences vient d'organiser un colloque international sur les thérapies cellulaires régénératrices. On sait depuis 1998 qu'il existe des cellules souches situées dans le cerveau et capables de produire de nouveaux neurones et c'est cette fin du vieux dogme d'un cerveau « fini », incapable de produire de nouveau neurones, qui a permis l'essor de la médecine régénératrice.

En 2003, l'équipe de Pierre-Marie Lledo a démontré l'existence d'une « réserve » naturelle de neurones, située dans la partie profonde du cerveau, autour des ventricules latéraux. Un an plus tard, cette équipe avait montré que ces neurones immatures migraient vers la partie antérieure du cerveau au niveau de l'épithélium du bulbe olfactif, grâce à une molécule, la ténascine, sécrétée par le bulbe olfactif, qui les attire. Ce mécanisme permet à ces précurseurs de se transformer en neurones adultes capables d'établir de nouvelles connexions.

S'appuyant sur ces découvertes, les chercheurs essayent d'utiliser la capacité naturelle de ces neurones immatures à migrer pour les faire se diriger dans des régions cérébrales lésées, par exemple, au niveau d'une moelle épinière sectionnée. L'équipe de Geoffrey Raisman, de l'institut de neurologie à l'University College de Londres, après avoir réalisé des expérimentations chez l'animal, a commencé les essais chez l'homme début 2006.

Chez une quinzaine de patients qui avaient perdu la motricité d'une extrémité d'un membre à la suite d'une lésion partielle de la moelle épinière, les neurochirurgiens ont injecté au niveau de la cicatrice médullaire, des précurseurs de neurones issus de cet épithélium olfactif. Certains patients ont récupéré un début de motricité : ils ont pu mobiliser un doigt de pied ou le pouce.

Les chercheurs ont constaté que, contre toute attente, ces précurseurs neuronaux n'ont pas intégré le réseau mais ont en revanche créé un environnement favorable à la survie et à la récupération de certains des neurones existants. Ce résultat surprenant ouvre de grandes perspectives thérapeutiques mais de nombreuses années de recherche sont encore nécessaires pour apprendre à maîtriser l'utilisation de ces cellules souches pluripotentes.

Académie des sciences

UCL

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