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Médecine régénérative : une nouvelle étape avec le premier foie bio-artificiel

En 2008, près de 1000 personnes n'ont pu bénéficier en France de la greffe de foie dont elles avaient besoin, faute d'organe disponible. Cette pénurie pourrait bientôt trouver une solution. Des scientifiques américains viennent en effet de réussir à créer en laboratoire un premier foie humain artificiel fonctionnel de la taille d'une noisette. «Les perspectives offertes par ces recherches sont enthousiasmantes», se félicite le directeur du projet, Shay Soker, professeur de médecine régénérative à l'université de Wake Forest, qui a dévoilé dimanche ses travaux dans un congrès sur l'étude des maladies du foie à Boston.

Toutefois, en l'état actuel, ce premier foie artificiel ne pourrait pas remplacer un organe humain. Tout d'abord, il est trop petit. Il faudrait qu'il fasse au moins la taille d'une balle de tennis, soit un cinquième environ d'un foie normal, pour pouvoir remplir ses fonctions dans un organisme. Ensuite, et cela explique sa taille, parce que cet organe artificiel a été créé à partir d'un foie... de furet.

Les chercheurs ont prélevé l'organe animal, enlevé toutes les cellules qu'ils contenaient à l'aide d'un détergent et obtenu ainsi la seule structure en collagène, une sorte de gélatine très répandue dans le règne animal puisqu'elle constitue la matrice des tissus cellulaires. Ils ont alors introduit des cellules de foies humains et des cellules de parois veineuses au sein de cette architecture de protéines fibreuses. Placé dans un bioréacteur, une machine qui délivre oxygène et nutriments, cet embryon d'organe s'est développé pour former un foie.

Le même type d'expérience menée au General Hospital de Boston faisait l'objet en juin d'une publication dans Science, à cette différence près que les chercheurs avaient alors créé un foie de souris. Ils l'avaient transplanté dans un autre animal qui avait survécu plusieurs heures grâce à cet organe vital*.

Dans le cas d'un organe humain, l'origine animale de la structure pose toutefois problème. «Il n'y a absolument aucune chance pour qu'on laisse aujourd'hui des chercheurs implanter un tel organe chez un homme», explique au figaro.fr Cécile Legallais, directrice de recherche CNRS en bioingénierie à l'université de technologie de Compiègne (UTC) et spécialisée dans la création de foies bioartificiels. «Cela peut paraître trivial, mais la contrainte règlementaire est très forte. Il faudra des années de recherche avant que l'on puisse, peut-être, implanter du collagène animal chez un être humain.» Pour ces foies miniatures, seules des applications en recherche médicamenteuses semblent donc envisageables pour le moment.

TM

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