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Manger moins pour vivre plus

La preuve est faite : un régime hypocalorique et supplémenté en vitamines et minéraux allonge la vie des rats et des singes rhésus. Mais peut-on extrapoler ces résultats à l'homme ? Depuis les géniales expériences de Clive McCay (université Cornell, Etat de New York), nous savons que les rongeurs qui reçoivent un régime hypocalorique enrichi en vitamines et minéraux vivent plus longtemps. Lorsque l'apport de calories de ces animaux est réduit de 30% à 40 %, ils vivent 20 % à 40 % plus longtemps que leurs congénères dont la nourriture est restreinte. "Ils sont aussi en meilleure santé ", précise Byung Pal Yu (université du Texas, San Antonio), qui conduit des études de restriction calorique chez le rongeur. " Les animaux ont moins de tumeurs. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ils ne sont pas affaiblis, mais plus actifs et plus endurants. Les régimes hypocaloriques augmentent à la fois l'espérance de vie moyenne (un plus grand nombre d'animaux vivent plus longtemps que la moyenne habituelle) et la longévité maximale (la durée maximale de vie de l'espèce). Peuvent-ils être extrapolés à l'homme ? Pour le savoir, l'Institut national du vieillissement des Etats-Unis conduit depuis 1987 deux expériences de restriction calorique auprès de 250 singes rhésus, Depuis douze ans, une partie des animaux reçoivent la quantité de nourriture qu'ils consommeraient dans des conditions normales, soit à peu près 690 kilocalories (kcal) par jour. Les autres reçoivent une ration diminuée de 30 %, enrichie en vitamines et minéraux. Depuis deux ans, les équipes de Richard Weindruch (université du Wisconsin, Madison) et de George Roth et Donald Ingram (Centre de recherche en gérontologie, Baltimore, Maryland) n'égrènent que de bonnes nouvelles : pour les singes Cran (Caloric Restriction with Adequate Nutrition ), la maigreur de l'ordinaire ressemble à une cure de jouvence. Pour commencer, leur corps renferme moins de 10 % de graisses, contre 25 % chez leurs congénères de l'autre groupe. " Les marqueurs biochimiques du risque cardio-vasculaire vont dans la bonne direction ", résume George Roth. Les dernières mesures montrent qu'en dix ans, les singes Cran ont vu leur bon " cholestérol (HDL 2B) augmenter de 25 % et les triglycérides (un facteur de risque) baisser de 20 %. D'autres marqueurs du vieillissement comme l'enzyme phosphatase alcaline, qui favorise la formation osseuse, ou l'hormone sulfate de déhydroépiandrostérone (DHEA) restent remarquablement élevés.

(Science&Avenir) http://www.sciencesetavenir.com/couverture/art6.html

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