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Les manchots empereurs, baromètres des changements climatiques

La population de manchots empereurs de Terre Adélie a diminué de 50% à la suite d'un réchauffement de l'océan Austral, révélant que ces grands oiseaux marins constituaient un véritable baromètre des changements climatiques et environnementaux, selon une étude réalisée dans la base antarctique française Dumont-d'Urville et publiée dans Nature. La colonie de manchots empereurs qui viennent se reproduire dans les environs de cette base fait l'objet d'un suivi scientifique ininterrompu depuis 1952, date à laquelle le nombre de couples s'élevait à quelque 6.000. Ce nombre est resté à peu près stable jusqu'en 1975, avant de connaître une chute brutale et de se stabiliser dans les années suivantes à 3.000 couples environ. Christophe Barbraud et Henri Weimerskirch, du Centre d'études biologiques du CNRS de Chizé, à Villiers-en-Bois (Deux-Sèvres), ont eu l'idée de comparer l'évolution de la population des manchots aux données enregistrées par une petite station météorologique située à proximité. Ils ont alors constaté qu'après une période de stabilité dans les années soixante, caractérisée par une température hivernale moyenne de moins 17,3 degrés Celsius, dans les années 1970 et jusqu'au début des années 1980, le thermomètre ne descendait qu'à - 14,7C en moyenne. Depuis, la moyenne est redevenue un peu plus basse (- 16,6C). Répercuté sur les eaux de surface de l'océan Austral, ce réchauffement a limité la formation saisonnière de la banquise, sous laquelle se développent les proies des manchots, le krill, les poissons de glace et les céphalopodes. Cette réduction de la banquise et ses effets sur l'ensemble de l'écosystème ont raréfié les réserves de nourriture et ont entraîné, il y un quart de siècle, une mortalité anormalement élevée chez les manchots qui ne s'en sont jamais remis depuis. Les manchots empereurs sont la seule espèce à se reproduire en plein hiver austral. Exposés à des températures parfois inférieures à - 60C et fouettés par des vents de 180 km/h, ce sont les mâles qui couvent un oeuf unique en observant un jeûne total pendant quatre mois, jusqu'à l'éclosion de leur poussin. Ne pas trouver rapidement de la nourriture après le retour de leur compagne pour les relayer peut alors leur être fatal.

AFP : http://www.larecherche.fr/biologie/010509190112.po2r54pz.html

Nature : http://www.nature.com/nlink/v411/n6834/abs/411183a0_fs.html

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