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Maladie de Parkinson: l'efficacité confirmée de la stimulation cérébrale

A 60 ans, Luitgard Treml-Lenz dit avoir "retrouvé sa dignité". Atteinte depuis l'âge de 40 ans d'une maladie de Parkinson, cette pianiste allemande contrainte de renoncer à sa passion peut rejouer sans difficulté grâce au traitement par stimulation cérébrale, une alternative au traitement médical qu'elle ne supportait plus. "Il n'existe pas une, mais des maladies de Parkinson et ce traitement n'est pas indiqué chez tous les malades", a expliqué lundi le Pr Yves Agid, chef du service de neurologie de l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière dans le cadre du 8e congrès de la Fédération européenne des sociétés de neurologie (EFNS). En France, 100.000 personnes sont atteintes de maladie de Parkinson. "Dans 15% des cas, il s'agit de formes très graves, lourdement handicapantes. Dans 15% des cas, de formes sans gravité, et dans 70% des cas, de formes intermédiaires", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.Les patients atteints souffrent tous d'une insuffisance en dopamine, la substance chimique qui régule la motricité. Cette déficience entraîne chez eux une hyperactivité de certains des neurones responsables du contrôle de la bonne exécution des mouvements. D'où l'apparition de symptômes invalidants: tremblement, rigidité musculaire, lenteur des mouvements, paralysies, etc. Le traitement médicamenteux consiste à donner au malade un soin de substitution par la L dopa dont les effets secondaires à terme peuvent devenir insupportables. "Les gens se bloquent, ils ne peuvent plus avancer et souffrent de mouvements anormaux involontaires", a souligné le Pr Agid. C'est à cette population que s'adresse le traitement par stimulation cérébrale, dans la mesure où ces malades ont répondu de manière spectaculaire au traitement par la L dopa, c'est-à-dire que les lésions dont ils souffrent touchent en majorité les neurones à dopamine. Ceci concerne 5% des malades, a poursuivi Yves Agid, précisant que les personnes souffrant de troubles psychiatriques ou de maladies graves ne pouvaient pas non plus bénéficier de ce traitement. En pratique, deux électrodes sont implantées dans le cerveau. Elles sont raccordées à deux extensions connectées à un neurostimulateur semblable à un stimulateur cardiaque ou pacemaker qui envoie des impulsions électriques. Le neurostimulateur est placé sous la peau dans la région pectorale et les électrodes passent sous le cuir chevelu et le long du cou. Coût de l'opération: environ 54.000 euros. Le stimulateur, dont le prix s'élève à 13.000 euros environ, doit être changé tous les six ans. "L'amélioration est de 70% en moyenne, notamment des fonctions motrices et des complications liées au traitement", s'est félicité Yves Agid. Mais "le vrai problème, c'est le changement brutal que ce traitement entraîne dans la vie du malade et de sa famille", selon lui. Depuis la première stimulation cérébrale par une équipe grenobloise en 1987, 2.000 personnes en France en ont bénéficié dans 18 centres et 30.000 dans le monde. La méthode qui est déjà appliquée aux personnes victimes de troubles importants du tonus musculaire (dystonie) pourrait être appliquée au syndrome de Tourette, une maladie à forte composante psychiatrique qui se manifeste par des tics très importants et des gestes d'automutilation, notamment. Une étude démarrera par ailleurs en octobre dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

AP :http://fr.news.yahoo.com/040906/5/41gph.html

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