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Maladie d'Alzheimer : la piste inédite des protéasomes dans les tauopathies

Une étude américaine réalisée avec le soutien des National Institutes of Health (NIH) a montré que les protéasomes, ces organites de dégradation intracellulaire, pourraient être un levier jusqu’ici inexploré pour bloquer la maladie d’Alzheimer. Ces travaux suggèrent que les processus neurodégénératifs liés à l’accumulation de protéine tau, les tauopathies, pourraient tirer bénéfice d’une intervention précoce au niveau du système de protéasome UPS (Ubiquitin Proteasome System).

Les chercheurs de la Columbia University ont également montré comment ces organites sont altérés et effondrés au cours de la maladie. Un cercle vicieux se met alors en place : l’augmentation du taux de protéines non dégradées devient toxique, engorge les protéasomes restants et entraîne la mort neuronale. Selon l’équipe dirigée par le Docteur Karen Duff, l’auteur senior, en agissant à un stade précoce, il serait possible de prévenir la démence et de réduire l’atteinte cérébrale.

Pour comprendre comment les troubles neurodégénératifs altèrent les protéasomes, les chercheurs ont fait le choix de se concentrer sur la protéine tau, une protéine de structure qui s’accumule en amas. Cette dégénérescence neurofibrillaire est commune à toutes les tauopathies, dont la maladie d’Alzheimer. Dans cette pathologie, plus le taux de protéine tau anormale augmente, plus l’activité des protéasomes diminue.

Les scientifiques ont ensuite apporté la preuve qu’il était possible d’agir au niveau des protéasomes pour influer sur l’évolution de la maladie. In vivo et sur des coupes cérébrales chez la souris, ils ont testé avec succès le rolipram, un antidépresseur non utilisé en raison de sa toxicité, qui a un effet protecteur envers les protéasomes via une augmentation de l’AMP cyclique (inhibiteur de PDE4).

L’administration de rolipram à un stade précoce a permis d’augmenter l’activité des protéasomes, de diminuer l’accumulation de protéine tau et de prévenir des troubles de la mémoire. En revanche, à un stade plus avancé, aucun effet n’a été observé chez les rongeurs. Cette découverte pourrait avoir des conséquences thérapeutiques sur d'autres maladies neurodégénératives car ces protéasomes dégradent aussi des protéines associées à la maladie de Parkinson, la maladie d’Huntington, la démence fronto-temporale et la sclérose latérale amyotrophique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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