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Lyon : maître du jeu video

"Les Américains atterrissent à Paris, vont voir la Tour Eiffel, et ensuite ils viennent à Lyon, chez nous, pour parler de choses sérieuses...". Boutade mise à part, Hubert Chardot, l'un des fondateurs de la société lyonnaise Game Squad, n'est pas très loin de la vérité lorsqu'il désigne Paris comme la banlieue de Lyon dans le domaine de la création de jeux vidéo. Devenu aujourd'hui une industrie dont le chiffre d'affaires dépasse aux Etats-Unis celui de la production cinématographique, le développement de logiciels de loisirs est en effet une chose sérieuse, que l'on fait sérieusement entre Rhône et Saône, depuis une quinzaine d'années déjà. C'est en 1983, en effet, que Bruno Bonnell et Christophe Sapet ont investi dans la création de la société Infogrames les droits d'auteurs que leur avait rapporté leur livre Pratique de l'ordinateur familial... Capital de départ : 60 000 francs. Quinze ans plus tard, Infogrames devenu leader européen de la spécialité se classe au 10e rang mondial et vient d'annoncer pour l'exercice 97/98 - clos en juin dernier - un chiffre d'affaires de 1,4 milliard de francs, contre 662 millions lors de l'exercice précédent. Soit une hausse de 111 %. Aujourd'hui présent dans une soixantaine de pays, le groupe Infogrames Entertainment n'en conserve pas moins ses racines dans l'agglomération lyonnaise, désormais partagées entre le siège quasi historique de Villeurbanne et Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. Conscient d'avoir effectivement été "à l'origine d'une certaine activité dans le domaine des jeux vidéo à Lyon", le président d'Infogrames estime en effet qu '"il n'y a pas de capitale interactive déclarée en Europe" et qu'en conséquence, "c'est un défi à relever pour Lyon et la région qui disposent des structures et d'un réservoir de compétences exceptionnelles. Y-a-t-il pour autant une véritable spécificité locale ? "Oui" répond Bruno Bonnell pour évoquer le style des entreprises du secteur : " La spécificité lyonnaise, c'est d'être bien conscient des enjeux d'un métier tourné vers l'avenir, tout en gardant le recul, la ténacité et la constance de la province. Moins soumis qu'à Paris à l'influence des modes, on retrouve dans les sociétés de jeux vidéo quelque chose de la sagesse lyonnaise, mélange de coups de gueule et de travail bien fait". Mais cet état d'esprit ne doit pas faire oublier les réalités d'un marché de dimensions mondiales : "Si un produit français se vend bien, c'est parce qu'il est bon, pas parce qu'il est français. Par ailleurs, le groupe soutient activement le projet d'implantation à Lyon de "La Cité des Jeux Vidéos" et à plus court terme prépare sa participation à une grande exposition sur le thème des jeux vidéos au XXIe siècle, qui pourrait avoir lieu à Lyon, en l'an 2000. A l'aube d'un troisième millénaire où prophétise Bruno Bonnel, "le jeu vidéo sera une activité aussi courante qu'aujourd'hui le fait de regarder la télévision...". De nouveaux défis en perspective pour les maîtres des jeux lyonnais.

(Le Progrès/23:11/98) http://www.leprogres.fr/Progres/une/la-une-f.htm

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